Spécial Marche verte

La protéine responsable de la maladie se propage dans le cerveau tel un virus

Des chercheurs ont pu montrer comment la protéine « Tau », impliquée dans la maladie d'Alzheimer, se propage dans le cerveau des souris. D'un foyer précis, elle atteint les neurones voisins via les synapses avant d'envahir petit à petit le cerveau, à l'instar d'un virus. D'autre part, un vaccin ciblant cette protéine a révélé son efficacité chez des rongeurs.

07 Février 2012 À 17:30

Une étude venant de paraître dans le journal Plos One (USA) montre que cette protéine se propage en empruntant les connexions synaptiques (points de contact entre les cellules nerveuses) à partir d'une seule zone du cerveau pour affecter petit à petit des régions plus larges. Une contamination de proche en proche, comme c'est le cas pour des agents infectieux tels que les virus. En observant le cerveau de ces rongeurs sur une période de 22 mois (ce qui correspond approximativement à la durée de vie de l'animal), l'évolution de la maladie a pu être cartographiée à différents stades par les scientifiques. Ainsi, ils ont constaté que la protéine se propage de neurone en neurone, en passant par les synapses, par lesquelles passe normalement l'influx électrique permettant la communication entre les cellules du système nerveux. Au fur et à mesure, les régions interconnectées se transmettent la protéine pathogène et permettent la progression de la maladie. «Cette progression est tout à fait similaire à ce que l'on constate aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer chez les humains (...) Si nous trouvons le mécanisme par lequel «Tau» se propage d'un neurone à l'autre, on pourrait éventuellement l'en empêcher en recourant peut-être à une forme d'immunothérapie».
Dans cette recherche, les auteurs révèlent qu'ils sont parvenus à mettre au point un vaccin contre la protéine « Tau » chez des souris présentant également la maladie.
La maladie d'Alzheimer, qui survient en moyenne autour de 65 ans, touche dans le monde plus de 35 millions de personnes. C'est la maladie neurodégénérative la plus fréquente, et les estimations prévoient 115 millions de malades en 2015. Sauf si l'on conçoit un vaccin contre la protéine « Tau » d'ici là.
Source : futura-sciences
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