22 Juin 2012 À 17:57
Alimentant les thématiques de rencontres et faisant de tout temps l’objet d’un intérêt particulier, le quartier mythique Hay Mohammadi a de quoi susciter ces convoitises. D’abord, car ce qui était connu, hier, sous l’appellation «Carrières centrales» (kariane central) est un lieu chargé d’histoire. Ensuite, le patrimoine architectural et culturel qu’il renferme fait de Hay Mohammadi un haut lieu de mémoire.
Une rencontre a été organisée, à l’initiative de l’association «Casamémoire», afin de présenter les résultats du projet «Traces d’espaces, histoire, mémoire et patrimoines de Hay Mohammadi». Lequel projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER) sur le plan de la réparation communautaire. L’objectif est de réhabiliter et préserver la mémoire de cette partie de Casablanca et améliorer son image par une meilleure connaissance de son passé et de son vécu, ainsi que sa transmission aux générations futures.
«Le quartier de Hay Mohammedi renferme de nombreux espaces historiques, architecturaux et culturels à sauvegarder en vue de préserver la mémoire commune. Ces espaces représentent une tranche de la mémoire vive qu’il faut préserver dans le cadre du programme de réparation communautaire» ont souligné, à la MAP, les organisateurs.
Les Carrières centrales, l’ex-usine «Chabbou» ou Lafarge, les abattoirs, l’ancien centre de détention Derb Moulay Chérif, Dar El Alia, l’ex-école Essaâdiyine, les salles de cinéma Chérif et Saada, la Fontaine Chama et la caserne de la Jonquière figurent parmi les espaces recensés par les instigateurs de l’événement.La rencontre ne pouvait se dérouler sans la présentation de l’ouvrage Najib Taki «Aspects de la mémoire des Carrières centrales Hay Mohammadi à Casablanca au XXe siècle, essai de documentation». Un livre qui distille un effort titanesque de rassemblement de documents d’archives sur les Carrières centrales Hay Mohammadi depuis la période du protectorat jusqu’aux années de plomb.
En effet, la réalisation de l’ouvrage du professeur Najib Taki est intégrée au projet «Traces d’espaces, histoire, mémoire et patrimoines de Hay Mohammadi» mené par «Casamémoire» dans le cadre du programme de réparation communautaire. Lancé en 2007, ce programme est destiné aux régions et communautés considérées avoir souffert collectivement, de manière directe ou indirecte, des violations des droits de l’Homme perpétrées dans le passé.