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Clinton durcit le ton contre Assad

Hillary Clinton s’est prononcée en faveur d’un transfert total du pouvoir en Syrie à un gouvernement de transition.

07 Juin 2012 À 16:29

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est prononcée mercredi soir en faveur d’un transfert total du pouvoir en Syrie à un gouvernement de transition, lors de la réunion internationale sur la Syrie à laquelle participaient les représentants de 16 pays de la région et d’Europe à Istanbul. Parmi les autres éléments cités par Mme Clinton figure «l’établissement d’un gouvernement intérimaire totalement représentatif et ouvert à tous les courants qui devra mener à des élections libres et équitables, à un cessez-le-feu observé par toutes les parties et à l’égalité pour tous les Syriens garantie par la loi», a souligné un responsable américain.

Par ailleurs, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a indiqué que son pays était prêt «à soutenir une action contraignante de l’ONU contre la Syrie, dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, comme l’a demandé la Ligue arabe.» «Nous, les Etats-Unis, espérons que tous les pays responsables prendront part bientôt à des actions appropriées contre le régime syrien, notamment, si nécessaire, à des actions au Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre du chapitre VII, comme l’a demandé la Ligue arabe le week-end dernier», a-t-il ajouté.

Interrogé sur la proposition de la Russie d’associer l’Iran, pays voisin de la Syrie, à une conférence sur la crise syrienne, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a répondu : «L’Iran en aucun cas, car tout d’abord ce serait contradictoire avec l’objectif de pression forte sur la Syrie, et cela aurait une interaction sur les discussions sur le nucléaire iranien, ce qui n’est pas souhaitable».

La réunion d’Istanbul, qui rassemblait 16 pays dont les Etats-Unis et plusieurs pays européens et arabes, a permis d’«échanger nos analyses, qui sont convergentes», a précisé M. Fabius, au cours d’un entretien par téléphone. «Ce qui est frappant, c’est la dénonciation du régime Assad», a-t-il ajouté. Lors de cette réunion d’Istanbul, «j’ai renouvelé l’invitation de la France pour la prochaine réunion des Amis de la Syrie, début juillet», a encore déclaré le ministre français. Le chef de la diplomatie britannique, William Hague a lui aussi exprimé son opposition à une participation de l’Iran aux conférences sur la Syrie.

Sur le terrain, une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées mercredi dans un massacre dans la région de Hama, dans le centre de la Syrie, a indiqué le Conseil national syrien (CNS) accusant les forces du régime de l’avoir perpétré. «Nous avons une centaine de morts dans le hameau d’al-Koubeir (...), parmi eux une vingtaine de femmes et une vingtaine d’enfants», a déclaré Mohammed Sermini, un porte-parole du CNS, qui a accusé les forces du régime et ses milices, les «chabbiha», d’être derrière ce «massacre». Plus de 13 400 personnes, la plupart des civils tués par les forces régulières, ont péri en Syrie, selon l’OSDH, en 15 mois d’une révolte réprimée dans le sang. 

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