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Le ronflement, un problème gênant

Plus fréquent pendant les saisons de basse température, le ronflement impacte considérablement la santé et la vie des couples. Cependant, il peut se guérir assez facilement.

Les effets néfastes du ronflement ne concernent pas uniquement le conjoint du «ronfleur».

25 Septembre 2012 À 18:27

Problème bénin pour les uns, malaise passager pour les autres, le ronflement est l’un de ces troubles de santé auxquels on prête très peu d’attention, mais dont l’impact sur le corps et sur la vie de couple, surtout, est des plus pernicieux. Parfois, le ronflement devient tellement insupportable qu’il oblige le conjoint lésé à prendre une chambre à part pour qu’il puisse dormir en paix.  «Je ne supporte plus les ronflements de mon mari. Ils m’empêchent de dormir depuis des années, je n’en peux plus. J’essaie de le convaincre que ce n’est pas une fatalité et qu’il peut en guérir, mais il s’obstine à ne pas aller consulter. On se dispute souvent à cause de ce problème et notre vie de couple en prend un sacré coup. D’ailleurs, je dors sur le canapé, au moins deux fois par semaine, pour bénéficier d’une nuit complète de sommeil. Mais même cela, ne le pousse pas à se prendre en main», confie, tristement, Hanane.Mais pourquoi ronfle-t-on ?Le ronflement est une maladie respiratoire qui survient pendant le sommeil profond. En dormant, les muscles de l’arrière-gorge, du palais et de la luette se détendent et deviennent plus volumineux. Par conséquent, le passage de l’air se trouve rétréci et la quantité d’oxygène qui parvient aux poumons diminue. Pour assurer une alimentation suffisante des poumons, l’inspiration s’accélère et l’air entre en flux par le nez. Au contact des muscles relâchés et volumineux de la gorge, l’air, passant très rapidement, vibre de manière bruyante, d’où le problème du ronflement. Cette gêne prend toute son ampleur lorsque les cavités nasales sont obstruées à cause d’un rhume ou d’une bronchite. C’est la raison pour laquelle le ronflement devient plus fréquent pendant les saisons de basse température caractérisées par la prolifération des maladies respiratoires. Ceci dit, les effets néfastes du ronflement ne concernent pas uniquement le conjoint du «ronfleur». C’est ce dernier qui en pâtit le premier. En effet, bien qu’il ait la mine de dormir profondément et sans gêne aucune, le ronfleur est perturbé dans son sommeil par des difficultés récurrentes de respiration. Résultat : le sommeil nocturne réparateur qui est censé revitaliser le corps et l’esprit devient pathogène, surtout lorsqu’il est conjugué à un autre problème de taille qui est l’apnée du sommeil (arrêt momentané de la respiration pendant le sommeil). Aussi, le ronflement inclut différents degrés de gravité. On parle de ronflement «léger» qui s’entend à peine et «aigu», qui empêche l’entourage de dormir et nuit à la qualité de sommeil de la personne concernée.

Ronfler n’est pas une fatalité. Cela se guérit aussi. Faut-il consulter le médecin ? C’est la question que se posent les personnes qui ronflent et leurs familles. En fait, c’est la gravité du cas qui pourra déterminer la nécessité ou non d’avoir recours au médecin et, par ricochet, de prendre des traitements pour remédier au ronflement.  Qui entre nous n’a pas été un jour ou un autre blâmé par ses proches privés de sommeil à cause de son ronflement bruyant ? Sans doute, tout le monde est exposé à ce problème : jeunes, adultes, personnes âgées, femmes, hommes… (avec des proportions différentes selon l’âge et le sexe). Mais il ne faut pas en faire toute une montagne. Tant que le ronflement ne se produit pas de façon permanente et qu’il ne porte pas préjudice à la qualité ou à la quantité de sommeil de la personne ni à celles de son entourage, il n’y a pas besoin de s’inquiéter. Il s’agit dans ce cas d’un problème provisoire et sans conséquences considérables sur les plans sanitaire et social. Par contre, dans les cas aigus, lorsque le ronflement devient la règle : lorsqu’il hante les nuits du patient et de sa famille ou, pire encore, lorsqu’il est associé à une apnée du sommeil, alors là, il faut voir le spécialiste (un oto-rhino-laryngologiste) sans tarder. Celui-ci procèdera d’abord à un diagnostic pour identifier le degré de gravité du ronflement et c’est sur la base de ce diagnostic qu’il prescrira le(s) traitement(s) approprié(s).

Dans les cas sérieux où le ronflement se conjugue à l’apnée, le médecin peut recommander au patient une intervention chirurgicale par laser (Pharyngoplastie assistée du laser) qui servira à modifier le voile du palais et la luette afin de libérer le passage de l’air pendant le sommeil. Remédier au ronflement passe aussi par l’adoption de quelques gestes salvateurs tels que se coucher sur le côté droit et non pas sur le dos (puisqu’il y a la langue qui peut obstruer le passage de l’air), faire la guerre au tabagisme, à l’alcool et au surpoids qui sont des facteurs de risque, manger légèrement avant de dormir et, pour les plus doués, pratiquer le chant ou s’exercer à un instrument à vent pour renforcer les muscles des voies aériennes.


Explications: Dr Karim Alj, ORL

«La médecine propose différentes approches»

❶Quelles sont les causes du ronflement ?De nombreuses personnes ronflent pour des raisons diverses.Tout d’abord, le fait de dormir sur le dos peut accentuer les ronflements, surtout pour une personne en surpoids. Puis, lorsqu’une personne est très fatiguée et va se coucher, elle a davantage de chances de ronfler, parce que son sommeil est plus profond et donc elle ronfle plus fréquemment et plus fort qu’habituellement. De plus, en cas de rhume, les ronflements d’une personne s’accentuent également puisqu’elle a du mal à respirer du fait qu’elle a le nez bouché. Parfois même, ses amygdales sont trop volumineuses pour laisser passer suffisamment d’air et les effets du ronflement sont encore plus forts, lorsqu’elle est couchée. Cependant, il existe encore une autre cause. En effet, une personne qui a des essoufflements et qui respire mal peut avoir des problèmes et ronfler assez fortement pendant son sommeil. ❷Quelles sont les personnes à risque ?Plusieurs. Les personnes qui ont un voile du palais épais, des amygdales volumineuses (notamment les enfants), une luette allongée, une cloison du nez déviée, un cou court ou une mâchoire inférieure peu développée ; les personnes dans la tranche d’âge de 30 ans à 50 ans ; l’embonpoint, le tabac et l’alcool. En effet, le tabac favorise le relâchement au niveau musculaire. Pire encore, il peut causer des inflammations au niveau de la gorge, ce qui gêne la respiration. Enfin, il y a lieu de citer d’abord les personnes obèses. Elles sont plus exposées à ce problème parce que l’amoncellement de la graisse au niveau du cou entraîne chez eux un relâchement musculaire. En plus, les muscles de la gorge chez les personnes obèses n’ont pas la même forme ni la même fermeté que chez les personnes de poids normal. Donc, elles sont plus enclines à ronfler. ❸Quels traitements pour le ronflement ?Le traitement du ronflement dépend de sa cause, de sa gravité et des complications qui lui sont associées, dont l’apnée du sommeil, ainsi que la gêne qu’il crée dans l’entourage. Si le ronflement est léger, perdre du poids et changer certains comportements, comme arrêter de fumer, dormir sur le côté et éviter les sédatifs et l’alcool avant le coucher, est généralement suffisant pour l’éliminer ou le réduire. Toutefois, ces mesures, bien qu’importantes, seront fort probablement inefficaces à elles seules pour faire disparaître un ronflement moyen ou majeur. Dans ce cas, la médecine propose différentes approches, qui varient selon les cas. On parle d’une assistance respiratoire, ou une opération chirurgicale.

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