Spécial Marche verte

Un premier pas vers le monde du travail

Tandis que certains étudiants profitent de leurs vacances pour se détendre, se ressourcer… d’autres n’ont qu’une seule préoccupation : décrocher un bon stage. Une quête qui s’annonce difficile.

Les jeunes étudiants se retrouvent obligés d’accomplir des tâches qui ne leur sont d’aucune utilité.

19 Juillet 2012 À 15:20

La majorité des parcours de formation dans les centres et les écoles supérieures incluent un stage obligatoire en entreprise d’une durée allant d’un à trois mois. Ces stages ont pour vocation de permettre aux étudiants de mettre en application les connaissances acquises durant leurs études, les aider à prendre de la distance vis-à-vis de la théorie apprise durant leur scolarité, les préparer au monde du travail et favoriser leur insertion professionnelle. Ils présentent ainsi aux étudiants l’opportunité de compléter leur formation supérieure en se lançant pour la première fois dans l’expérience professionnelle.

Dans certains cas, le stage peut même offrir une possibilité d’embauche. Cette période de vacances d’été est généralement la période que les étudiants consacrent à la recherche d’un stage. Toutefois, les choses ne se passent pas toujours comme ils le souhaitent. Décrocher un stage relève du parcours du combattant. «Cela fait plus de deux mois que je cherche un stage en vain. Après avoir passé une première année de formation en restauration et hôtellerie, je ne croyais pas que dénicher un stage serait aussi difficile. Je suis un passionné de cuisine et j’ai longtemps rêvé du moment où je me lancerai enfin dans la vie professionnelle pour montrer aux autres ce que je sais faire. Malheureusement, j’ai beau envoyé mon CV à des restaurants et hôtels, personne ne répond», lance Othmane.

Difficultés

En effet, se contenter d’envoyer des candidatures spontanées, sans se faire aider par l’école par exemple, est souvent inutile. En général, ce genre de demandes n’attire pas l’attention des entreprises. «Je ne comprends pas pourquoi il est toujours difficile de trouver un bon stage dans le domaine de nos études. Nous ne demandons même pas de rémunération, nous voulons juste avoir de l’expérience», déplore Hanane, étudiante en management. Et de poursuivre : «Après de longues semaines de recherches j’ai fini par trouver un stage que j’ai quitté une semaine plus tard. Il faut dire que j’y étais obligée. Au lieu de me confier des missions qui correspondent à mon domaine d’études, je passais mon temps à faire des photocopies, préparer du café ou tout simplement à ne rien faire. Maintenant, je cherche à nouveau un stage, mais c’est difficile».

De leur côté, les responsables dans les entreprises expliquent cette difficulté par le grand nombre des demandeurs de stages qui dépasse largement les offres. «Même s’il n’est pas toujours facile de donner une chance aux étudiants qui n’ont pas de première expérience de travail, nous acceptons souvent des stagiaires surtout en cette période d’été. Toutefois, il est impossible de répondre favorablement à toutes les demandes de stage parce que celles-ci sont de plus en plus importantes, alors que les offres stagnent», explique Hicham, responsable RH d’une société d’assurance.

Certaines sociétés acceptent des stagiaires, non pas pour leur tendre la main et les aider à compléter leur formation en mettant en pratique ce qu’ils ont appris à l’école, mais pour les utiliser comme coursier, magasinier ou autres. Les jeunes étudiants se retrouvent obligés d’accomplir des tâches qui ne leur sont d’aucune utilité. Souvent, ils sont rapidement lassés et quittent l’entreprise au bout de quelques jours. Certaines entreprises profitent de la présence des stagiaires pour remplacer leurs employés qui partent en congé durant cette période estivale. Les jeunes apprentis sont donc exploités et travaillent beaucoup même plus qu’il n’en faut parfois.

D’autres, plus chanceux, peuvent compter sur le soutien et l’aide de leur réseau de connaissances. En effet, c’est un recours qui a prouvé son efficacité plusieurs fois. Généralement, les étudiants ne trouvent aucune difficulté pour se faire accepter même dans les plus grandes entreprises pour la période qui les arrange. «Grâce à mon oncle, je suis sûr de passer mon stage durant le mois d’août comme je le voulais. Et comme je vais être dans la même société que lui, je suis sûr que tout se passera bien. Il m’a même dit que j’aurai un encadreur qui me viendra en aide et m’apprendra tout ce dont j’ai besoin d’apprendre pour compléter ma formation d’informaticien», lance Karim.

Un aperçu

Les stages d’études durant l’été ne concernent pas uniquement les étudiants qui souhaitent mettre en application les connaissances acquises durant leur parcours estudiantin, mais aussi ceux qui voudraient avoir un aperçu du métier qu’ils veulent choisir par la suite à l’image de Imad qui, après être passé par les classes préparatoires effectue son stage dans une agence de communication où il souhaite travailler plus tard. «J’ai déjà beaucoup appris en moins de deux semaines. N’ayant jamais travaillé auparavant, je trouve le rythme assez soutenu alors que mes tâches demandent bien moins d’exigence que celles des employés. Je me suis aussi rendu compte de l’importance d’avoir des contacts. La timidité peut aussi être un frein, il faut apprendre à avoir confiance en soi dans le milieu du travail», confie-t-il. 

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