09 Septembre 2012 À 13:46
La nouvelle dispute entre la Russie, alliée de poids du régime du président Bachar al-Assad, et les États-Unis qui réclament son départ, survient alors que M. Brahimi a jugé «indispensable» le soutien de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise qui a éclaté il y a près de 18 mois.Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, qui a pris officiellement ses fonctions le 1er septembre, entame, lundi au Caire, ses entretiens avec des responsables de la Ligue arabe, dont son chef Nabil al-Arabi, selon une source à l’organisation. Il prévoit de se rendre aussi à Damas bientôt, après que «les derniers détails de cette visite auront été finalisés», selon son porte-parole. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan qui a démissionné le 2 août, admettant l’échec de ses efforts et l’attribuant à un manque de soutien des grandes puissances.Persistance du blocageLes nouvelles divergences entre Moscou et Washington viennent confirmer les craintes d’une persistance du blocage des efforts internationaux pour un règlement du conflit, déclenché en mars 2011 par un mouvement de contestation pacifique qui s’est militarisé face à la répression menée par le régime.La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, qui s’est entretenue samedi avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a jugé insuffisante une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU préconisée par Moscou qui veut pousser cette instance à adopter un accord conclu en juin sur les principes d’une transition politique en Syrie et qui n’appelle pas au départ de M. Assad. «Cela n’a pas de sens de passer une résolution sans conséquence parce que nous avons déjà vu plusieurs fois qu’Assad passait outre et continuait d’attaquer son propre peuple», a-t-elle dit au dernier jour du sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe.
Elle a dit qu’elle continuerait à travailler avec M. Lavrov sur une résolution liée à l’accord de Genève tout en répétant qu’elle ne «sera efficace que si elle inclut des conséquences en cas de non-respect».Mme Clinton a ajouté que si les différends persistent, «alors nous œuvrerons avec des États partageant le même point de vue pour soutenir une opposition syrienne afin de hâter le jour où Assad tombera (...)».Les alliés européens des États-Unis ont évoqué samedi de nouvelles sanctions contre Damas, et le ministre belge Didier Reynders a même mentionné un «devoir d’ingérence» si Moscou et Pékin continuaient de bloquer les initiatives internationales.«Est-ce qu’on laisse s’installer cette guerre civile, qui sera de plus en plus violente (...) ou est-ce qu’on estime que le devoir d’ingérence doit à un moment donné prendre le dessus ?», a-t-il dit.