L'humain au centre de l'action future

«La pianiste», un cri du cœur

● La «pianiste» de Latefa Ahrare sera jouée en avant-première au théâtre Mohammed V de Rabat, aujourd’hui à 20 heures.
● Cette pièce est une parodie de la condition féminine dans le monde arabe et un hymne à la tolérance.

Le spectacle est porté à bras le corps, à bras le cœur par la comédienne, qui le met en scène et l’interprète.

15 Février 2012 À 14:17

Après le succès de « Capharnaûm Auto-Sirate », Latefa Ahrrare présente pour la première fois au Maroc son nouveau spectacle «La pianiste ». Véritable laboratoire artistique, ce spectacle est porté à bras le corps, à bras le cœur par la comédienne, qui le met en scène et l’interprète. Le but étant de présenter au spectateur une suite de tableaux formant une fresque contemporaine. Pour ce faire, ce spectacle est présenté à travers le texte en arabe classique épuré et facile d’accès de Milha Abdullah. Une clarté linguistique faisant la part belle à l’alchimie du verbe en donnant corps au fond. Ainsi, ce spectacle est une véritable parabole de la condition féminine dans le monde arabe. Et par là même, de la société, de la religion, des rapports hommes/femmes. Bref, des rapports humains en général. Pour ce qui est de la forme, le spectateur est invité à découvrir une expression corporelle savamment menée qui donne tout leur sens aux mots.

Mêlant poésie, danse, théâtre et musique, « La pianiste » est une symphonie où voix et corps se détachent pour mieux se confondre. La pièce chante l’amour, la paix et la liberté de l’être. C’est donc à l’image des différences qui font la richesse de l’humanité que l’intrigue se dévoile. Au fil de l’action, se découvre un univers où le blanc et le noir, « ces deux extrêmes, ces deux faces d’une même médaille, règnent pourtant en maîtres et s’unissent, ou s’affrontent pour dépasser les limites de l’impossible…» a indiqué l’interprète principale. « La pianiste» s’interdit «d’être une leçon de morale mais se veut bien au contraire un simple cri du cœur, un appel à la tolérance, à l’écoute de soi et donc de l’autre » confie Latefa Ahrare. Et d’ajouter que c’est une prière contre toute forme de censure, de jugement : «Un message de paix, un hymne à la vie ; à l’image des notes d’une symphonie qui, pourtant si différentes, mises bout à bout, jouées sur un piano, enchantent les sens et créent cette douce cohérence nommée harmonie ».

La pièce est une coproduction de « FujairahCulture Média » des Emirats ainsi que du « Théâtre des amis» au Maroc. Elle fut présentée en avant-première au Festival international du monodrame de Fujairah (Emirats arabe unis) où elle a rencontré un vif succès. Ce spectacle a été sélectionné pour participer à de nombreux festivals internationaux, notamment dans les pays suivants : la Grèce, le Bangladesh, Azerbaïdjan, le Soudan, le Liban et la Pologne. En attendant, le public marocains, passionné de théâtre est invité à découvrir ce travail de scène prometteur, aujourd’hui à 20h au théâtre Mohammed V de Rabat.

L’actrice en quelques mots

Provocatrice et plurielle, c’est par ces mots qu’on peut décrire l’actrice marocaine Latefa Ahrare. Native de Meknès, elle est lauréate de l’Institut d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC). Elle a également tourné au cinéma dans une dizaine de films marocains et étrangers.  Artiste pluridisciplinaire, elle joue au théâtre et parfois met en scène comme sur «Last night», création du Théâtre des Amis dans laquelle elle a joué, d’après un texte de l’écrivain Mohamed Said Al Danahani ou encore «Parle moi» comme la pluie d’après Tennessee Williams. Latefa Ahrare  joue aussi au cinéma et pour la télévision, lit des poèmes, et organise et dirige plusieurs festivals de  chant et  de danse.

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