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Bras de fer entre bus et taxis

Le point de discorde concerne le changement des itinéraires des lignes n° 1 et 2 par un nouvel arrêté municipal.

Les chauffeurs des bus N° 1 et 2 refusent de desservir les nouveaux trajets.

28 Juin 2012 À 17:48

Le secteur du transport urbain a connu des hauts et des bas, mais bien des remous ont accentué la crise. Plusieurs sit-in ont été organisés par les chauffeurs des grands et petits taxis pour protester contre ce qu’ils appellent «l’anarchie et le non-respect des dispositions du cahier des charges de la part de la société gestionnaire du transport en commun à l’intérieur du périmètre urbain». Les chauffeurs des taxis s’interrogent sur les raisons de cette société qui modifie au gré du vent les itinéraires des lignes n°1 et n°2 sans se soucier des répercussions sur la circulation et la mobilité urbaine. Pour mettre fin à une situation qui perdure, la commune urbaine de Mohammedia a défini par arrêté municipal, lors de sa session du mois de février 2012, les nouveaux itinéraires des bus n°1 et n°2 objet de discorde.

Les nouveaux parcours, selon un responsable communal, ont été adaptés au flux routier actuel et n’auront pas les mêmes incidences que ceux engendrés auparavant par les bus notamment celui de la ligne n°1. Ainsi, les bus en question ne pourront plus s’engouffrer dans le centre de la ville et n’emprunteront plus le boulevard de Bagdad, la place de la Marche Verte, la rue de Sidi Abderrahmane Serghini et le boulevard Moulay Youssef. «Ceci permettra une meilleure fluidité de la circulation et éviterait les embouteillages», souligne ce responsable communal. Toutefois, cette décision n’était pas au gré de la société de transport. Les chauffeurs des lignes en question ont refusé de desservir les nouvelles destinations. Le délégataire affiche silence radio à ce sujet.

En attendant de trouver une solution à ce sujet, les habitants souffrent d’une mobilité urbaine mal organisée. «Le plus important aujourd’hui est de desservir certains points de la ville, notamment les zones rurales comme Sidi Moussa Al Majdoub, Chellalat, Sidi Moussa Ben Ali via l’introduction d’autres sociétés de transport urbain pour l’exploitation de nouvelles lignes dans le cadre d’une gestion déléguée», affirme un habitant de la ville. Et d’ajouter que les nouveaux bus à l’exception de quelques-uns sont de bonne qualité, mais sur le plan quantitatif, ils n’ont pas réussi à combler les besoins des citoyens en matière de transport urbain.

Ce constat s’accentue durant les week-ends, les heures de pointe et pendant la saison estivale. «Surcharge, racolage, absence d’arrêt et d’abris dans de nombreux points de la ville, vitesse, retards,… sont autant de désagréments devenus coutumiers pour les habitants. Cette situation qui perdure a des répercussions sur la circulation et la qualité de services», souligne un étudiant à l’Université Hassan II. «Je trouve aberrant que certains itinéraires ne profitent, enfin de compte, qu’à la société délégataire, précise cet habitué du transport en commun. Il faut définir les itinéraires en tenant compte de l’importance du parc actuel, de la poussée démographique, mais aussi des besoins des habitants».Certaines sociétés sont pointées du doigt notamment pour ce qui est des conditions de transport et des fréquentes altercations entre certains contrôleurs et usagers. 

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