10 Décembre 2012 À 18:17
Défi relevé pour Casablanca Transport. Le tramway effectuera son premier voyage demain mercredi, conformément à la date annoncée du 12/12/12. Les différents intervenants dans la mise en place de cette première ligne, à commencer par le maître d’ouvrage en la personne de son DG Youssef Draiss, en plus de Pierre Mongin et Patrick Kron, PDGs respectifs du Groupe RATP et d’Alstom, organisent une série de manifestations aujourd’hui, mardi, afin d’annoncer la mise en service du tramway casablancais.Tantôt applaudie, tantôt décriée, la réalisation de cette première ligne permettra, du moins, aux Bidaouis de souffler, après avoir été longtemps pris en otage, à cause des travaux qui ont pratiquement paralysé la ville. Il faut reconnaître que la congestion qui a marqué la circulation dans la métropole n’est pas seulement due aux travaux, mais aussi, et surtout, aux comportements de ces mêmes Bidaouis au volant. Sur ce volet précis, il y a tant à dire et il s’avère impérieux de revoir certains comportements suicidaires emprunts d’irresponsabilité et d’ignorance.
En effet, depuis le début des essais des rames, la marche à blanc du tramway a été ponctuée de petits incidents, sans gravité heureusement, avec des véhicules se trouvant sur la plateforme voie ferrée. Mais la chance qu’ont eue les protagonistes des premières collisions avec le tram n’a pas été au rendez-vous, dimanche dernier, pour un homme cinquantenaire. D’après les premières informations, l’homme se trouvait à proximité d’une station à Hay Hassani alors qu’une rame était à l’arrêt. L’homme en question voulait traverser la voie et, visiblement impatient de laisser s’écouler la minute d’arrêt de la rame, il aurait tenté de passer entre deux wagons. À ce moment même, le tram reprenait sa marche. Résultat : le malheureux cinquantenaire a été amputé de ses deux jambes. Ce terrible accident doit servir de mise en garde aussi bien aux piétons qu’aux différents usagers de la route, quant aux comportements à adopter alentour de la plateforme voie ferrée en respectant, notamment, les signalisations.
Le tramway devient donc opérationnel. Les automobilistes y voient la fin d’un calvaire. Mais le répit ne sera probablement que de courte durée. En ce sens, la deuxième étape contenue dans le Plan de déplacements urbains (PDU) de Casablanca prévoit la mise en place d’un métro aérien. Cette ligne reliera le boulevard Zerktouni à Hay Moulay Rachid, desservant au passage le boulevard Mohammed VI, Al-Fida Mers-Sultan, Sbata et Sidi Othmane. Le premier coup de pioche pour cette ligne, encore à l’étude, devrait être donné courant 2014. Cette ligne de métro aérien devrait être opérationnelle vers la fin de l’année 2018.
Trois questions à: Mohamed Sajid, maire de Casablanca
Peut-on dire, aujourd’hui, que le défi a été relevé ?Tout à fait. Les structures en charge de la réalisation du projet ont été à la hauteur et ont su relever le défi. Il ne faut pas oublier que ce n’est qu’une étape franchie dans la problématique des déplacements à Casablanca. Nous avons réalisé une première phase, mais le chemin qui reste à parcourir est encore long si on veut vraiment résoudre les problèmes de déplacements. L’objectif immédiat sur lequel nous travaillons est de boucler les études relatives à la deuxième phase du projet global des déplacements, de sorte à ne pas freiner la dynamique qui s’est installée aujourd’hui.Qu’en est-il de la deuxième ligne ?Pour la deuxième phase, il s’agit d’un autre mode de transport, un métro aérien qui couvre à peu près une vingtaine de kilomètres et qui permettra de desservir les zones où il y a le plus de concentration de la population et un important besoin en déplacements. Ce sont des études que nous avions réalisées dans le cadre du PDU qui ont identifié ces zones, où il y a vraiment un besoin d’un système de transport de masse capacitaire et performant. Vu que les bus déserteront désormais les lignes desservies par le tramway, quid des grands taxis ? Les grands taxis vont aussi se réorganiser pour être en complémentarité avec le tramway. Mais, aujourd’hui, nous avons besoin de ce mode de transport, car nous sommes loin d’avoir réalisé de quoi répondre au besoin. Les taxis doivent certainement s’adapter en fonction des contraintes que pose aujourd’hui le tramway, mais il doit toujours y avoir une complémentarité entre les différents modes de transport. Valeur d’aujourd’hui, il n’y a pas de tractations en cours avec les représentants de ce secteur important, mais je pense que tout va se faire de manière spontanée.