02 Juillet 2012 À 17:32
Les tarifs des petits taxis reprennent officiellement le chemin de la hausse après un avis favorable de la wilaya du Grand Casablanca. Les professionnels du secteur avaient réclamé une hausse des tarifs afin de pouvoir faire face à la hausse du prix du gasoil. «Après concertation avec les différents intervenants dans le secteur du transport par taxis dans la région du Grand Casablanca, une augmentation de 0,50 DH sur les tarifs actuellement en vigueur a été instaurée pour les deux catégories de taxis», indique un communiqué de la wilaya du Grand Casablanca.
Les chauffeurs de taxis confirment que cette révision est logique en raison de l’augmentation des prix du carburant. Le tarif minimum de la course en petit taxi est fixé à 7,50 DH au lieu de 7 DH auparavant; celui de la prise en charge passe de 1,70 DH à 2 DH. Le prix de la chute pour tous les 80 mètres parcourus reste inchangé à 0,20 DH.
Concernant les grands taxis interurbains, le tarif pour ceux parcourant une distance inférieure à 5 kilomètres est fixé à 4,50 DH au lieu de 4,00 DH. De 5 km à 10 km, le tarif est de 5 DH alors que le prix à payer pour une course de 10 km à 20 km est fixé par la wilaya à 6,50 DH au lieu de 6,00 DH. Rappelons que certains chauffeurs de grands taxis ont décidé de leur propre chef d’augmenter leurs tarifs, sans l’aval des autorités de tutelle.
La course entre le centre-ville et l’aéroport sera de 250 DH au lieu de 230 DH. Cet avis favorable intervient après d’âpres négociations entre les représentants des différentes organisations syndicales et les autorités de tutelles. Ces augmentations permettraient aux opérateurs de faire face à la hausse du tarif du gasoil. «Depuis la hausse du prix de carburant, je paie 50 dirhams supplémentaires chaque jour.
Le propriétaire de l’agrément refuse de supporter cette différence et donc je suis obligé de la prélever de mes frais personnels et ceux de mes enfants. Je me suis endetté pour couvrir l’augmentation du prix de carburant», déplore un chauffeur de petit taxi. Et d’ajouter que la décision de la wilaya pourrait soulager les chauffeurs qui subissent tous les maux de ce secteur. Certains professionnels pessimistes soulignent que malgré cette augmentation des tarifs, la situation du secteur ne connaîtra que la dégradation. Pour étayer leur propos, ils mettent en avant l’absence d’une réglementation qui donne droit aux chauffeurs et non pas aux propriétaires de taxis ou des agréments. «Le chauffeur de taxi travaille toute la journée alors que les détenteurs d’agréments reçoivent tous les bénéfices. Certains ont en plusieurs. Je me demande pourquoi l’État ne décide pas d’octroyer des agréments de taxis aux vrais professionnels : les conducteurs», souligne un chauffeur de taxi de deuxième catégorie. «Je préfère avoir un salaire fixe et une assurance maladie», ajoute un autre. Il est à signaler qu’une grande majorité des chauffeurs de taxis à Casablanca n’est propriétaire ni de l’agrément ni du véhicule.
Les gains sont partagés «inéquitablement» entre le propriétaire de l’agrément, le propriétaire de la voiture et le chauffeur. Ce dernier peut rester au volant 12 heures d’affilée pour gagner une somme médiocre qui varie selon sa vitesse et les trajets qu’il fait. Les chauffeurs s’estiment «lésés» puisque les agréments sont octroyés à des gens qui n’ont rien à voir avec le métier alors que certains d’entre eux comptent plus de vingt ans de carrière sans pour autant obtenir ce précieux «sésame».