20 Août 2012 À 17:06
Organisée par le ministère de la Culture de la Chine, cette manifestation artistique et culturelle rassemble uniquement des artistes arabes, un seul de chaque pays. Ce «Spécial artistes peintres arabes» offre pour les participants une riche programmation avec notamment des ateliers, des voyages vers le nord de la Chine, des visites de musées et de galeries d’art, des rencontres avec d’autres artistes, puis une grande exposition qui réunira les travaux réalisés au cours du séjour des plasticiens (du 5 au 25 août).« J’ai été contacté par le ministère de la Culture du Maroc pour constituer un dossier de participation à cet événement. Quand j’ai eu l’information de la validation de mon dossier par le ministère de la Culture de Chine, j’ai senti une grande fierté. J’espère être à la hauteur de cette confiance et de pouvoir représenter mon pays de la meilleure manière », souligne Ahmed Hajoubi. Donc, en dehors des activités programmées pour ce séjour, chacun des artistes doit réaliser des œuvres dans des ateliers de la ville Pékin et Yichun pour une exposition prévue pour la fin du mois d’août sur le thème de l’édition.
«Pour ma part, je suis en train de travailler sur des œuvres inspirées des paysages de la Chine. Ce sera toujours mon éternel univers de rêve imaginaire où les bateaux magiques et le petit mage restent la figure emblématique de mon travail plastique. D’autres éléments viendront s’ajouter à ces créations typiquement enfantines, notamment des objets, formes et couleurs du monde qui m’entoure actuellement. Car l’entourage joue un rôle important dans la créativité de l’artiste. Mais, ce qui est important dans ce voyage, ce sont ces rencontres que nous faisons chaque jour et ces débats que nous menons avec des professionnels de l’art. C’est très enrichissant. Ce voyage constitue un grand plus dans mon parcours », ajoute Hajoubi. Cet artiste connu pour ses créations plastiques composées de signes, de chiffres, de marques, de fissures qu’on retrouve dans les pierres et autres murailles. Pour lui, ce sont ces souvenirs de souhaits, de malédiction, de reniements et d’espoirs qui constituent la langue des signes qui est une langue magique. Les images d’Ahmed Hajoubi, sa palette sensuelle élémentaire, ainsi que les chiffres qui, dans son travail tridimensionnel, reviennent toujours comme des locomotives, sont inspirés des témoignages innombrables de cette langue des signes.
Parmi ses motifs favoris, les contours archétypiques des bateaux jouent un rôle significatif. Mais son « type de bateau » ne se laisse pas approcher avec des critères maritimes : il indique le chemin du monde des rêves, des désirs et des fantaisies de l’enfance. Cet ancrage de sa langue d’images dans une dimension mythique lui confère simultanément une profondeur poétique, narrative, et une communicative bienveillance à la vie. Les toiles de Ahmed Hajoubi séduisent, depuis 1994, les plus prestigieux musées et galeries d’art marocains et étrangers. Cet artiste « passionné et sympathiquement sans manières» tel que décrit par le critique d’art allemand, Werner Strodthoff de Rougement, ne s’est jamais dépossédé de ses rêves d’enfant pour réaliser ses peintures et installations.
Ce Naif de Guercif a fait ses premiers pas dans la peinture à l’école des beaux-arts de Tétouan. Les peintres contemporains étaient ses sources d’inspiration par excellence. Ils l’ont aidé à s’orienter vers une peinture abstraite qui a façonné son imaginaire pictural. Mais, ce n’est qu’en 1994 que Hajoubi affirme son style et le développe parallèlement à son activité de directeur artistique.