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Colon irritable : maladie fréquente, mais inconnue

Souvent méconnue mais fréquente, la maladie du côlon irritable est simplement un trouble récurrent de l’intestin. Cependant, elle ne l’endommage pas et ne cause ni infection ni autre maladie. Elle représente près d’un tiers des consultations des gastro-entérologues et près de 5% des consultations des généralistes à l’échelon international.

Les causes des troubles intestinaux restent encore mystérieuses.

08 Mai 2012 À 18:36

Par le passé, on a eu recours à plusieurs termes pour décrire le Syndrome du colon irritable : côlon irritable, colite chronique, colopathie fonctionnelle chronique, colite spasmodique ou trouble fonctionnel de l’intestin. On le confond parfois avec la colite, une affection beaucoup plus sérieuse qui cause des lésions au côlon.

Contrairement à la colite ulcéreuse ou à la maladie de Crohn, le SCI ne ne comporte aucun risque de cancer du côlon. Toutefois si les symptômes de cette maladie se présentent après l’âge de 50 ans, il est vrai qu’il est conseillé de procéder à un examen médical de la partie inférieure de l’intestin. Cet examen sert à s’assurer qu’il ne s’agit ni de polypes ni d’un cancer du côlon. Dans ce cas-là, une coloscopie sera nécessaire. C’est-à-dire un examen visuel du côlon par l’intermédiaire d’une sonde appelée coloscope. La longueur du tube digestif explorée est de l’ordre de 1,50 m.Le Syndrome du côlon irritable représente près d’un tiers des consultations des gastro-entérologues et environ 5% des consultations chez les généralistes à l’échelon mondial. Ajoutons que toutes les tranches d’âges sont concernées par ce problème. Toutefois, on note une prédominance chez les 25/45 ans. On souligne aussi le fait que les deux tiers des malades sont des femmes. Le SCI vient au deuxième rang, après le rhume banal, pour motif lors des jours d’absence au travail ou à l’école.Des causes qui restent inconnuesCôlon irritable, colite spasmodique, intestin nerveux… Le même problème a connu au fil des ans bien des noms différents. Mais alors qu’il mobilise aujourd’hui de nombreux chercheurs et que de nombreux progrès aient été réalisés, ses causes restent encore mystérieuses. Généralement, on pense que les anomalies de la fonction intestinale sont dues à des facteurs liés à une hyper-réactivité du gros intestin et/ou de l’intestin grêle : donc pas seulement du côlon.Certaines activités courantes peuvent déclencher des douleurs et de la gêne chez les personnes atteintes du SCI. Parmi celles-ci on peut citer : le stress émotionnel, le fait de simplement manger, les flatulences (soit les excès de gaz), les hormones féminines (car chez les femmes atteintes du SCI, les symptômes s’aggravent souvent pendant les menstruations), l’utilisation de certains médicaments et de certains aliments par exemple l’alcool, le chocolat, le café, les produits laitiers, etc.

Parmi ses symptômes, on retrouve des douleurs et crampes abdominales, qui peuvent être intermittentes ou prendre la forme d’une douleur sourde continue, une constipation ou de la diarrhée (ou une alternance des deux), le besoin urgent d’aller à la selle, des flatulences, un ballonnement abdominal, des changements dans les habitudes de défécation ou encore la présence de mucus dans les selles.Par contre, la présence de sang dans les selles n’est jamais un symptôme du SCI. Les personnes ayant du sang dans les selles, des douleurs constantes ou de la fièvre doivent voir leur médecin afin de se renseigner sur la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse ou les hémorroïdes. D’ailleurs, les symptômes de cette maladie peuvent disparaître pendant quelque temps pour réapparaître plus tard.Des facteurs favorisantsBien que les causes restent mystérieuses, des éléments ayant le pouvoir de favoriser la survenue des troubles ont pu être identifiés au fil des années. Pour les facteurs alimentaires, on trouve la consommation de certains aliments contenant beaucoup de matières grasses, mais aussi des laitages, du chocolat, du café, de l’alcool ou certains légumes connus comme ayant des propriétés gazogènes (flageolets, lentilles, choux, etc.). D’autre part, les facteurs psychologiques jouent également un rôle dans le déclenchement de cette maladie. Ainsi, le stress peut entraîner une aggravation des symptômes du Syndrome du côlon irritable. Bien qu’on puisse schématiquement dire que la digestion n’est pas directement commandée par le cerveau, ce dernier peut en perturber le déroulement en cas d’activité intense ou de stress. Dans certains cas, la maladie semble être apparue après une infection intestinale grave. Aujourd’hui, on connaît de mieux en mieux les anomalies qui conduisent au SCI. Il s’agirait d’une hypersensibilité du système digestif. Des expériences ont montré que les personnes atteintes ressentent beaucoup plus vite que les autres, une sensation de gêne en cas de distension du rectum ou du côlon.

Plutôt que de «côlon irritable», il serait donc plus exact de parler de «côlon hypersensible». Il semble également que les signaux en provenance de l’intestin soient traités de manière différente dans le cerveau des personnes souffrant de colopathies. Ces pistes, qui demandent encore à être approfondies, pourraient ouvrir la voie à de nouveaux traitements.


Explications: Rafik Ismail, gastro-entérologue

«Parfois des anxiolytiques et des antidépresseurs sont prescrits»

❶Qu’est-ce que le Syndrome du colon irritable ?On parle de colon irritable ou de colopathie fonctionnelle ou de Troubles fonctionnels intestinaux (TFI). Les TFI se définissent par la présence souvent associée de douleurs abdominales, de troubles du transit intestinal (diarrhée, constipation ou alternance des deux) et de ballonnements abdominaux. Ces symptômes surviennent sans maladie organique du colon (le colon est sain ne présentant pas de lésion ni de processus tumoral). Le diagnostic de TFI ne peut être retenu qu’après avoir éliminé formellement les autres maladies digestives (échographie abdominale, endoscopie digestive et bilan biologique).❷Quel est le traitement adéquat à suivre afin de guérir de cette maladie ?Le diagnostic des TFI est évoqué sur la chronicité des troubles évoluant au minimum depuis plus de trois mois et l’absence d’altération de l’état général. Le traitement repose sur la prescription de recommandations diététiques et la prescription de médicaments antispasmodiques pour la douleur, de laxatifs pour la constipation et de pansements pour la diarrhée et d’adsorbants de gaz. Pour certains malades, des anxiolytiques et des antidépresseurs sont également prescrits.❸Quelles sont les règles hygiénodiététiques pour éviter la constipation ?Il faut prendre trois repas par jour dans le calme en mangeant lentement et en mastiquant correctement et se reposer après les repas durant 10 à 15 minutes. Enrichissez votre alimentation en fibres grâce aux légumes verts cuits, aux céréales, au pain complet ou au son, aux fruits (du type pruneaux, kiwi, etc.), aux fruits frais exceptés les bananes, aux fruits secs comme les prunes, les abricots, les figues…, aux légumes sauf les pommes de terre et aux légumineuses comme les pois chiches, les haricots blancs ou le soja, etc. Vous devez boire suffisamment d’eau plate, un minimum de 1,5 à 2 litres est nécessaire pour assurer une bonne qualité du transit intestinal. Il faut se présenter à la selle aux mêmes heures et éviter de se retenir si le besoin se fait sentir.

Faites de l’exercice physique pour tonifier vos muscles et surtout éviter toute automédication, car certains médicaments peuvent augmenter la constipation. Une cuillère d’huile d’olive vierge le matin à jeun, de l’eau ou du jus de fruits sont souvent très bénéfiques.

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