07 Novembre 2012 À 16:54
Un des principaux facteurs ayant une incidence sur la performance des économies nationales est la participation limitée des femmes sur le marché du travail. Pour remédier à ce déficit, l’association Tanmia (Développement), partenaire national de la campagne «Ana Hunna» (je suis là), réalisée dans le cadre du projet «Intégration économique des femmes dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA)» (Econowin), a projeté dernièrement à Rabat trois films : «Amal» (Maroc), «Sabah el fol» (Égypte) et «Torfa» (Jordanie). La projection de ces trois courts-métrages a été suivie par un débat. «Pourquoi les femmes doivent seules faire le ménage sans aide du mari ?», s’est interrogée une dame, en réaction au film égyptien.
Ce court-métrage a traité d’une mère seule avec son bébé et débordée par le travail domestique. «Pourquoi les parents de la petite Amal, qui rêvait de devenir médecin l’ont-ils contrainte à quitter l’école malgré ses bons résultats ?», s’est interrogé une autre après avoir vu le film «Amal» (espoir). Pour apaiser le public sans vouloir changer le monde, Laila Chafai, écrivaine et journaliste, chargée d’animer le débat a répondu : «Il règne dans notre société une mentalité masculine et les femmes pour des raisons culturelles continuent de la reproduire. Aujourd’hui, il ne faut surtout pas négliger le rôle de l’image dans la sensibilisation et la prise de conscience du public».
La campagne médiatique «Ana Hunna» vise à entamer une réflexion profonde sur la situation des femmes et les alternatives économiques qui leur sont offertes. «Nous croyons que l’information et la discussion peuvent favoriser une prise de conscience sur le potentiel des femmes, sur leurs activités dans le monde du travail et sur leur importance pour l’économie de chaque pays. La campagne vise aussi à créer un changement dans les perceptions et l’établissement de nouveaux modèles du rôle de la femme dans la vie professionnelle», a souligné Abderrahman Tlemçani, conseiller technique à la Cooopération technique allemande (GIZ) et chargé du dossier intégration économique des femmes dans la région MENA.Cette campagne médiatique qui s’arrêtera dans plusieurs villes mettra l’accent sur la production de films documentaires ou artistiques comme moyen adéquat pour transmettre le message de la campagne et pour animer des débats autour de cette question cruciale.
Cette opération sera accompagnée par des présentations de films existants réalisés au cours des trente dernières années autour du sujet de la femme. Le programme Econowin soutenu par la GIZ concerne quatre pays : Maroc, Tunisie, Égypte et Jordanie. L’objectif de sa première phase, qui s’étale de 2010 jusqu’à 2013, vise l’amélioration des capacités et des services des acteurs actifs dans le domaine de l’intégration économique des femmes. L’objectif à long terme (deuxième phase prévue jusqu’à 2016) est d’améliorer les conditions-cadres pour l’intégration des femmes dans le monde du travail dans les pays concernés. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), trois femmes sur quatre sont analphabètes dans la région MENA.