23 Décembre 2012 À 18:32
Au lendemain de son élection à la tête de l’USFP, Driss Lachgar a annoncé que le rapprochement avec les partis de gauche figurait à la tête de ses priorités. Une orientation qui trouve son explication d’abord dans la configuration politique actuelle. Face au gouvernement Benkirane, l’opportunité d’une famille de gauche forte et unie est plus que jamais réelle. Comme il l’avait récemment annoncé au Matin, Lachgar estime que la priorité de la prochaine phase sera de rassembler les forces acquises aux principes fondateurs du projet social-démocrate. Contacté pour en savoir plus sur l’agenda de ce projet de rapprochement, Lachgar a indiqué qu’il fallait attendre jusqu’à ce que les instances du parti soient complètement élues. Car, explique-t-il, aucune décision ne peut aujourd’hui être prise avant que les structures décisionnelles de l’Ittihad n’aient la possibilité d’être consultées. Notons que le nouveau premier secrétaire s’est engagé à privilégier l’option de la gestion concertée du parti.
N’empêche que les prémices d’unification des forces sociale-démocrates ont été visibles bien avant le 9e congrès de l’Union socialiste. Des informations ont alors circulé sur une possible reprise des discussions entre l’Ittihad et son ancien bras syndical la CDT et le CNI, parti sorti du giron de la centrale syndicale. Si le projet réussit, l’USFP en sera certainement renforcée en image comme en force de frappe. Mais peut-on pousser le raisonnement plus loin pour entrevoir un retour de la locomotive ittihadie sur la scène politique ? L’Ittihad, dirigé par Lachgar, s’intéressera-t-il à ces partis de gauche non représentés au Parlement ou se contentera-t-il de renforcer les liens avec ses partenaires à l’opposition comme le PAM ? Difficile de trancher avant que le débat ne s’invite au sein du comité national et administratif qui devrait être élu dans deux semaines. Le nouveau Parlement du parti sera certainement balloté entre ces deux options majeures.
Il faut dire aussi que le rapprochement avec les forces de gauche représente une ligne directrice qui émerge à chaque congrès du parti. Elle a même été adoptée en argument de campagne des différents prétendants au poste de premier secrétaire et pas uniquement au 9e congrès. Bien avant cela et en juillet 2008, l’USFP, le PS, le PPS, le PT et le FFD exprimaient la volonté de convoler en justes noces pour un grand pôle de gauche. Les cinq partis avaient ensuite convenu de se mettre d’accord sur une plateforme commune. Le grain de sable est venu du 8e congrès de l’Ittihad qui a brouillé les pistes d’un rapprochement qui s’est avéré problématique. À ne pas perdre de vue qu’au lendemain des élections du 7 septembre 2007 et dans la foulée d’un mea culpa général, les partis se sont tous tournés vers la création de pôles pour donner une image plus nette d’un échiquier politique éclaté.