25 Mars 2012 À 15:22
«Tous nos parlementaires se sont retirés», a déclaré Naguib Sawiris, fondateur du Parti des Egyptiens libres, le parti libéral le plus représenté au sein du Parlement dominé par les islamistes, s’exprimant au nom de son parti et d’une coalition de petits partis de gauche et laïcs. «C’est ridicule», a-t-il ajouté. «Une Constitution rédigée par une seule force, et uniquement une force. Nous avons fait de notre mieux mais en vain». Après une série de réunions préparatoires, le Parlement égyptien devait désigner samedi les 100 membres de la commission constituante -50 députés et sénateurs et 50 personnalités publiques et membres de syndicats. Redoutant une mainmise des islamistes, plusieurs organisations laïques qui avaient été des moteurs de la révolte ayant provoqué la chute de Hosni Moubarak en février 2011 avaient appelé à des marches en direction du Centre des conventions, au Caire, où sont réunis les parlementaires.
L’ancienne Constitution a été abrogée après la chute du régime Moubarak en février 2011 et remplacée en mars par une déclaration constitutionnelle adoptée par référendum, qui a maintenu certains principes de base en attendant un nouveau texte.
Selon le programme établi par les militaires au pouvoir depuis le départ de l’ancien président, la commission doit avoir fini ses travaux avant l’élection présidentielle prévue en mai, mais ce calendrier semble difficile à tenir.
Certains candidats à la présidentielle craignent que le nouveau chef de l’Etat se retrouve ainsi sans pouvoirs constitutionnels définis, alors que le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation des Frères musulmans, souhaite donner plus de pouvoirs au Premier ministre. Le PLJ a cependant cherché à minimiser les craintes de ceux qui l’accusent de vouloir une référence plus explicite à l’islam, revendication claire en revanche de la part des salafistes du parti Al-Nour. Selon le quotidien indépendant Al-Shorouk, le tribunal administratif du Caire est en train d’examiner une pétition signée par un expert juridique et 17 militants et personnalités des médias contre la procédure en cours.
Les signataires de la pétition estiment en particulier que dans la mesure où la Constitution définit les pouvoirs du Parlement, elle ne devrait pas être rédigée par des parlementaires. La Constitution égyptienne a été abrogée après la chute de M. Moubarak, et remplacée en mars par une déclaration constitutionnelle adoptée par référendum qui a maintenu certains principes de base en attendant un nouveau texte.