04 Décembre 2012 À 17:51
«Nous voulons aviser les gens que nous n’allons reculer devant aucun obstacle pour défendre nos droits et que nous allons passer à l’action avec tous les moyens légaux et possibles», lance Omar Sabri, secrétaire général de la Fédération nationale des agences de voyages au Maroc (FNAVM) et président de l’Association régionale des agences de voyages de Casablanca (AVC). C’est justement dans le cadre de la protection du métier des agents de voyages et face aux proliférations des sites de ventes et de promotion en ligne que l’AVC a organisé le premier Atelier de travail sur les Onliners Travel au Maroc autour du thème : «Enjeux, défis et futurs».
En effet, les enjeux sont palpables pour les agences de voyages et les objectifs de la rencontre sont à la hauteur du danger ressenti par les professionnels. «La thématique choisie, pour ce premier atelier, s’inscrit dans le cadre de la nécessité de défendre et de sauvegarder la profession de l’agent de voyages et de sensibiliser la profession aux risques auxquels sont confrontées les agences de voyages, face à toute tentative de concurrence déloyale qui pourrait menacer l’avenir de notre profession», explique-t-on auprès de la Fédération. Et de poursuivre : «Cet évènement est également, l’occasion pour nous acteurs de tourisme, d’identifier les aspects juridiques liés aux pratiques des ventes par les sociétés de deals, de rappeler la loi des agences de voyages, mais aussi de sortir avec des recommandations qui serviront de pistes et de solutions pour la protection et le développement de notre activité».
Une accusation réfutée par les sites qui clament leur «innocence». «Il est vrai que les agences de voyages, et plus précisément la FNAVM, nous accusent de concurrence déloyale, mais nous avons déjà répondu à ce genre d’accusations : nous ne sommes absolument pas sur le même Business Model. Notre modèle est basé sur la communication. Ainsi, les hôtels qui font recours à nos services, s’adressent à nous comme un outil marketing pour diffuser et mettre en avant des offres spéciales dans des périodes bien déterminées et avec des conditions particulières, c’est ce qu’on appelle une vente flash», explique Ismail Loubaris, directeur général d’un site de deals. Et de préciser : «Tandis que les agences de voyages sont un canal de commercialisation de tous types de services de voyage et d’hébergement, chez nous, les offres voyage ne représentent qu’une partie des ventes. Nous travaillons essentiellement avec les petits ou grands commerces de proximités dans des secteurs très diversifiés (restauration, beauté, bien-être, loisirs, shopping...) pour lesquels nous représentons un moyen innovant, peu coûteux et sans risque de communiquer et de garantir un retour sur investissement très intéressant».
Une incompréhension partagée par un autre site qui affirme que certaines agences de voyages font partie de leurs clients. «Le site a pour vocation la promotion des salons, restaurants, écoles, agences de voyages, hôtels et autres prestataires. Les clients voient les deals proposés en ligne et peuvent alors se rendre chez le vendeur pour acheter les biens et produits promus. Nous travaillons donc de façon synergique avec les agences de voyages qui publient régulièrement des offres chez nous. Ces dernières peuvent ainsi profiter d’une visibilité auprès de centaines de milliers de clients heureux de pouvoir acheter leurs deals directement chez les prestataires», indique Youssef Semlani, fondateur et directeur général d’un autre site de deals.
Même son de cloche du côté de Loubaris qui confirme que les agences de voyages ont également recours à leurs services. «Nous ne comprenons pas les accusations des agences que nous estimons totalement infondées et injustifiées. Nous avons beaucoup de respect pour les opérateurs du secteur des voyages, nous avons d’ailleurs collaboré avec plusieurs d’entre eux dans le cadre de ventes flash. Nous espérons que ce malentendu pourra être dissipé», ajoute-t-il. Toutes ces justifications ne convainquent pourtant pas les professionnels de voyages qui insistent sur l’illégalité du travail effectué par les sites.
«Ces sites usurpent la profession en toute impunité. Ils font exactement le même travail que nous, vu qu’ils touchent des commissions sur les offres qu’ils publient en ligne. Donc, le fait qu’ils ne font que du marketing ne tient pas la route», estime Sabri. Et d’ajouter : «C’est pour cette raison que nous avons engagé un cabinet juridique et le ministère du Tourisme nous a communiqué son soutien. Les sites de deals doivent se conformer au Dahir portant promulgation de la loi 31-96 relative au statut des agences de voyages».