10 Juillet 2013 À 16:46
Une double prestation qui met en relief le parcours très éloquent de ce peintre hors pair. Un artiste pour lequel la Fondation CDG et la Fondation ONA se sont jointes pour rendre un hommage posthume mérité. Et ce, en reconnaissance de sa fertilité créative et de son dévouement pour l’art au Maroc. Ce grand monsieur a formé des générations et aidé beaucoup de jeunes talents à son époque, alors qu’il était directeur de l’École des beaux-arts de Tétouan. En effet, il fut le premier directeur marocain, nommé par feu le Roi Mohammed V.«Mohamed Sarghini était l’exemple même de l’abnégation, de la loyauté et de la générosité, des qualités qui lui ont valu sa nomination par feu le Roi Mohammed V au poste de directeur de l’École des beaux-arts de Tétouan. Il tenait à transmettre son savoir et à déceler les jeunes lumières pour ensuite les encourager à se lancer dans une carrière artistique», témoignent les organisateurs.
Son poste de directeur et enseignant ne s’est jamais dissocié de sa vocation d’artiste créateur. C’est ce que les deux institutions ont visé à retracer à travers cette manifestation. En effet, Mohamed Sarghini a aidé beaucoup de jeunes à percer dans l’univers des arts plastiques, dont sa fille Sanae, qui a été, depuis son enfance, fascinée par l’univers plastique de son père. «Je dois ma passion pour la peinture à mon père. J’aimais beaucoup le regarder travailler dans son atelier. C’est là où est née chez moi l’idée de devenir artiste-peintre comme lui. Donc, il m’a encouragé à intégrer l’Institut des beaux-arts de Tétouan, puis de poursuivre mes études à l’École des beaux-arts de San Fernando à Madrid et ensuite à l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier».Mais sa fille Sanae n’est pas la seule à avoir été influencée par Mohamed Sarghini. Il a mis sur les rails beaucoup de jeunes qui ont été influencés par son génie d’artiste singulier à son époque. «On peut dire que Sarghini, en tant que directeur, a modernisé l’École en s’appuyant sur des enseignants qui peuvent donner, eux aussi, le meilleur d’eux-mêmes pour opérer cette mutation. Il a, en effet, restructuré l’École léguée par Mariano Bertuchi. Par contre, sa peinture est différente des autres peintres. Même quand il prenait des sujets classiques, il les traitait à sa manière très moderne. Ce qui a donné une touche très spéciale à ses œuvres», souligne l’artiste peintre Abdelkrim Ouazzani.
Ainsi, cette rétrospective réalisée en son honneur n’est que le reflet d’un beau parcours très riche en termes d’enseignement et de créativité artistique. C’est pour cela que les deux Fondations ont décidé de présenter au large public une rétrospective de l’œuvre de Mohamed Sarghini, rehaussée par l’édition d’un ouvrage qui rend hommage à ce maître de l’art marocain, tout en mettant à jour son apport à l’histoire des arts plastiques au Maroc.