11 Avril 2013 À 17:47
Le renoncement des États-Unis à déployer en Pologne des éléments de leur bouclier antimissile en Europe (ABM) ne lève pas la menace que ce projet constitue pour la Russie, a déclaré mercredi le représentant permanent de la Russie auprès de l’OTAN, Alexandre Grouchko. «Nous pouvons parler d’un changement dans la configuration du projet initial, mais le problème fondamental n’est pas résolu», a-t-il indiqué. Le diplomate a ajouté que Moscou espérait que Washington fournirait prochainement de nouvelles informations concernant ses projets de déploiement du bouclier antimissile. Moscou espère que Varsovie l’aidera à obtenir des garanties attestant que l’ABM en cours d’implantation par les États-Unis en Europe ne sera pas dirigé contre la Russie, a déclaré, pour sa part, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev. «Nous sommes sérieusement préoccupés par la décision des États-Unis de mettre en place un système de défense antimissile en Europe, y compris sur le territoire de notre voisin, la Pologne. J’espère que nos partenaires polonais prêteront oreille à nos arguments et nous aideront à obtenir des garanties contraignantes selon lesquelles ce système ne sera pas dirigé contre la Russie», a indiqué M. Patrouchev à l’issue de consultations avec le chef du bureau de sécurité nationale polonaise Stanislaw Koziej. Rappelons qu’à la 49e conférence de la sécurité à Munich, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a confirmé le refus de la Russie de la mentalité de la guerre froide, ajoutant qu’elle cherche à obtenir des garanties de ne pas utiliser ce bouclier contre les pays de l’Organisation de la sécurité et la coopération en Europe.
Les États-Unis envisagent de mettre en place en Europe une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile. L’OTAN a fait savoir que ce bouclier serait pleinement opérationnel dès 2018. Moscou, hostile à ce projet, considère que la mise en place d’un bouclier antimissile à proximité de ses frontières constituerait une menace pour son potentiel stratégique. L’OTAN appelle la Russie à croire sur parole que la future capacité de défense antimissile ne sera pas utilisée contre les forces nucléaires russes de dissuasion et refuse de signer un document juridiquement contraignant à ce sujet.