21 Mai 2013 À 15:21
«Après les chevaux de Dieu» de Nabil Ayouch, lauréat du prix François Chalais, le Festival de Cannes a choisi cette année de projeter «C’est eux les chiens», le dernier long métrage de Hicham Lasri, dans sa section de l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion). Une nouvelle consécration pour le cinéma marocain, mais également pour le réalisateur. «Participer à Cannes est une consécration à mon travail, à ma vision cinématographique, mais aussi et surtout à la nouvelle scène du 7e art national», explique Hicham Lasri. Son opus «C’est eux les chiens», produit par Nabil Ayouch, est en lice avec huit autres films français et étrangers. Malgré une compétition très dense, le film a tout pour décrocher un prix.
Une certitude doublée des avis des critiques et des cinéastes étrangers qui considèrent que «C’est eux les chiens» est un film viscéral qui hurle la nécessité d’une renaissance. «C’est une fable tragique où Hicham Lasri compose un road-movie punk, décapant et original sur les révolutions arabes», constate le cinéaste français Fluer Albert pour qui le tour de force de Lasri est de «faire d’une errance erratique un thriller haletant. C’est un grand film sur la renaissance du sentiment de la perception et la possibilité d’une vie au présent», ajoute-t-il. En effet, le film relate l’histoire de Majhoul, emprisonné après les émeutes de 1981 au Maroc avant d’être libéré en 2011, soit 30 ans plus tard, en plein Printemps arabe. Majhoul, dont le rôle est campé par l’acteur Hassan Badida, doit apprendre à trouver sa place dans ce Nouveau Monde qui lui est inconnu, tout en faisant une recherche sur son passé. Dans ce film, il s’agit surtout d’une quête initiatique qui émane des interrogations sur notre place dans une société en pleine évolution.
C’est aussi avant tout une radiographie du Maroc d’aujourd’hui dans laquelle s’élève la question de la place du citoyen arabe dans ce brasier qu’est notre Monde moderne», affirme Hicham Lasri. Coup de poing, contemporain dans sa forme et puissant par les thèmes qu’il aborde, «C’est eux les chiens» place ce jeune réalisateur, selon le producteur du film, Nabil Ayouch, «en orbite des jeunes réalisateurs arabes avec lesquels il faut désormais compter». C’est dire que le film confirme cet essor que connaît le cinéma marocain.
Et cette participation au Festival de Cannes intervient également après une participation brillante du 7e art national l’année dernière dans les sections parallèles de ce rendez-vous incontournable des cinéphiles du monde où deux réalisateurs ont été primés. Il s’agit de Nabil Ayouch, lauréat du prix François Chalais pour son film «Les chevaux de Dieu», présenté également en compétition officielle, et de Fyzal Boulifa qui a raflé le prix Illy du court métrage à la Quinzaine des réalisateurs.
Rendez-vous le 26 mai pour la remise des prix du Festival de Cannes. «C’est eux les chiens» devrait également pouvoir trouver ses fans.