Salon international de l'agriculture de Meknès

Succès inédit pour le SIAM 2013

Le rideau est tombé, dimanche dernier à Meknès, sur la huitième édition du SIAM qui s’est déroulée du 24 au 28 avril. Cette édition, si elle a confirmé le leadership du Salon de l’agriculture marocain sur le plan africain, a surtout été celle des records battus : plus de 700 000 visiteurs, 1 000 exposants, 52 pays participants et une surface d’exposition passée de 70 000 à 80 000 m2.

Le nombre d’exposants étrangers est dépassé : 52 pays au lieu des 42 enregistrés l’année dernière.

29 Avril 2013 À 18:28

D’année en année, le SIAM prend racine dans l’agenda des agriculteurs du monde entier. Pendant les cinq jours de cette manifestation, c’est une véritable marée humaine qui a déambulé entre les différents stands couvrant l’ensemble des activités : de la recherche scientifique aux outils des travaux agricoles, des animaux de la ferme à la carte de fertilité des sols du Maroc, en passant par les banques, les tracteurs, les fertilisants... La dernière édition du SIAM est venue confirmer l’attachement de la société marocaine à tout ce qui est en rapport avec la terre. En plus de ce succès à la fois social et professionnel, le SIAM de cette année s’est ouvert avec des promesses de récoltes abondantes.

À la veille de cette grand-messe agricole, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, avait annoncé, lors des Assises de l’agriculture, une production céréalière prévisionnelle qui devrait atteindre 97 millions de quintaux (Mq), contre 80 millions en 2012 et un record de 52 Mq pour le blé tendre. La production des fourrages connaîtra un excédent, a souligné le ministre ajoutant que les unités de fourrages atteindraient les 18 millions (une unité fourragère est la valeur énergétique apportée par 1 kg d’orge de qualité moyenne). Ces résultats ont été rendus possibles grâce à une pluviométrie favorable (barrages remplis à 92%) et à l’utilisation de semences certifiées à hauteur de 1,3 million de quintaux depuis 2008, tandis que les semences de blé certifiées dépasseraient les 2 millions de quintaux lors de la prochaine campagne agricole.Douze conventions internationales signéesPlacée sous le thème du Commerce agricole, la dernière édition du SIAM a vu la signature de plus de douze conventions de coopération entre le Maroc et ses partenaires internationaux, les bailleurs de fonds et les organismes de coopérations internationales dans le secteur agricole. À titre d’exemple, la troisième journée du SIAM a été marquée par la signature du premier cadre de programmation par pays entre le Maroc et la FAO. D’une durée de quatre années (2013-2016), cet accord porte sur trois domaines essentiels : le développement pour tous notamment les groupes d’individus les plus vulnérables, la gestion durable des ressources naturelles et, enfin, la gestion des crises alimentaires. Avec l’un de ses partenaires européens, le Portugal, le Maroc a paraphé un mémorandum d’entente dans le domaine de l’agro-industrie, un secteur qui a affiché une croissance de 2,8% en dépit de la récession qui frappe le Portugal depuis ces dernières années2013, l’édition de tous les recordsQuiconque s’est rendu à H’ri Souani de Meknès, les anciens greniers de la ville impériale et où se dressent les chapiteaux du SIAM, a dû constater le nombre sans cesse croissant de visiteurs et d’exposants.  Ce nombre est passé des 600 000 enregistrés l’année dernière à plus de 700 000 venus des quatre coins du pays. Et comme chaque année, ce sont les pavillons «Élevage» et «Produits du terroir» qui ont attiré le plus grand nombre de curieux à telle enseigne qu’entrapercevoir un animal d’élevage dans son box relevait de l’exercice physique. «L’allée du Souk ainsi que l’espace des produits labellisés ont ainsi réussi à drainer une affluence record et ont permis par la même occasion aux petits agriculteurs de réaliser des chiffres de vente inédits», peut-on lire dans le communiqué diffusé au lendemain de la clôture du SIAM.

1060 exposants contre 920 en 2012Le SIAM 2013 s’est, par ailleurs, distingué par une présence renforcée des exposants étrangers qui a dépassé 52 pays au lieu des 42 enregistrés l’année dernière. Cette année, c’est la Belgique qui a été l’invitée d’honneur avec en vedette sa race bovine «Bleu Blanc Belge» qui fait plus d’une tonne 200 quintaux et dont la semence est commercialisée au Maroc. En termes de nouveauté, la huitième édition a connu une extension significative de l’espace réservé aux coopératives agricoles représentées cette année par 175 exposants.  De manière globale, le nombre d’exposants cette année a augmenté pour s’établir à 1 060 exposants au lieu de 920 l’année précédente : «Nous avons même dû refuser certaines demandes de participation», a indiqué à ce sujet Jaouad Chami, commissaire du SIAM. Afin de pouvoir recevoir tout ce beau monde, la superficie d’exposition couverte est passée de 70 000 à 80 000 m2.


Trois questions à : Jaouad Chami, commissaire du SIAM

«Il y a eu émulation»

Nous sommes à la veille de la clôture de cette huitième édition du SIAM (l’entretien a eu lieu samedi 27 avril). Quelles appréciations en faites-vous depuis son inauguration ?Je pense que l’affluence vient conforter l’intérêt que portent les exposants à cette manifestation. Je vous signale que nous avons dépassé le millier d’exposants et nous avons été obligés de refuser certaines candidatures. D’autres indices indiquent également l’importance sans cesse grandissante du SIAM tels que l’extension de la superficie d’exposition couverte. Cette année, nous nous attendons à un record du nombre de visiteurs. Cela signifie que cette manifestation intéresse l’ensemble des Marocains, des professionnels aux profanes.

Depuis son lancement, quel est l’apport du SIAM à l’agriculture marocaine ?Cet apport est certain. Je ne citerai qu’un seul exemple qui est celui des coopératives agricoles. Au début, nous avions éprouvé des difficultés à réunir seulement 30 coopératives qui avaient exposé lors de la première édition et dans des conditions à la limite du vétuste.

Aujourd’hui, nous avons 180 coopératives présentes alors que nous avions reçu plus de 300 demandes. Il y a eu une émulation qui s’est produite. À ce sujet, il faut signaler également le rôle de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) dans le développement des coopératives. L’INDH a donné les moyens à ces entités essentiellement composées de femmes rurales. D’autre part, et au fil de leur participation au SIAM, les coopératives ont mesuré l’importance de l’emballage de leurs produits. Cela a fortement contribué à l’amélioration de leur chiffre d’affaires. Il faut également souligner l’importance de la communication. Lors de cette édition, nous avons juxtaposé les stands des coopératives et les stands internationaux afin de créer des synergies et favoriser les exportations. Enfin, nous sommes fiers de voir qu’actuellement beaucoup d’entre elles disposent désormais d’un site Internet et peuvent communiquer à l’international.Pouvez-vous confirmer l’information selon laquelle le secteur du machinisme agricole enregistre 25% de son chiffre d’affaires au cours des cinq jours du SIAM ?Tout en émettant certaines réserves, je crois savoir que 500 tracteurs ont été vendus depuis l’inauguration du SIAM, le 24 avril. Même si cette information doit être vérifiée, cela renseigne sur l’importance des rencontres entre professionnels. Le SIAM est surtout un espace de rencontres et d’échange, c’est même sa première vocation. De plus, nous avons tout fait pour faciliter les transactions commerciales avec la présence sur site des banques. Une opération d’achat d’un tracteur, par exemple, peut se conclure sur le champ.

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