18 Mai 2013 À 16:13
Le tracé géométrique marocain, communément appelé «Tastir», revêt un caractère esthétique unique. Avec des règles précises de construction, cet art ancestral suscite l’engouement de nombreux chercheurs, scientifiques et artistes à travers le monde, curieux de découvrir la genèse de cette composition esthétique.Plusieurs recherches ont révélé aujourd’hui l’existence de bon nombre de connexions étonnantes entre l’art géométrique islamique notamment marocain et des mathématiques très récentes. Dans cet esprit, l’Académie des arts traditionnels, relevant de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca, a choisi d’organiser un colloque international autour de ces découvertes. Cet évènement, prévu les 22, 23 et 24 mai à la Fondation de la Mosquée Hassan II, tend à mettre l’accent sur l’importance que revêt cette tradition au Maroc et les atouts qui en font l’objet de recherches scientifiques menées depuis des années par des chercheurs étrangers. Ainsi, universitaires, mathématiciens, cristallographes, architectes, artistes, grands maîtres artisans et jeunes doctorants se réuniront autour de ce nouveau champ d’investigation pour partager leur connaissance en la matière.
«Les tracés de l’arabesque géométrique», thème choisi pour ce colloque international, justifient que le tracé, particulièrement marocain, est au cœur de l’art arabesque. «L’intérêt de ce colloque est de souligner les caractéristiques de “Tastir” et proposer les relectures de ses aspects notamment mathématiques. L’évènement ambitionne aussi de mettre en avant nos attributions, en tant qu’institut spécialisé en arts traditionnels où “Tastir” figure en bonne place. Cela s’inscrit aussi dans le cadre de nos missions prioritaires», explique Khalil Mouallif, directeur de l’Académie des arts traditionnels. En effet, à travers l’organisation de ce colloque, l’Académie des arts traditionnels confirme son rôle d’établissement de formation des cadres supérieurs et de recherche dans le domaine des arts traditionnels. Durant ce colloque international, plusieurs thèmes seront abordés, dont le rôle prépondérant de la formation des maîtres artisans et de cadres de haut niveau dans le but de leur permettre l’acquisition du savoir-faire professionnel et pratique dans les divers métiers d’artisanat, d’art et de production notamment dans les métiers liés aux domaines des arts du bâtiment traditionnel. C’est d’ailleurs une des missions que cet établissement tente d’assurer depuis sa création.
«Nous nous sommes investis dans le domaine des arts traditionnels et nous avons pour mission d’assurer la formation continue des artisans dans les domaines relevant de ce secteur vital à plus d’un titre. Nous veillons aussi à développer des relations de coopération, de partenariat et d’échange d’expertise avec tout organisme public ou privé, national ou étranger dans ce domaine. D’où l’intérêt de réunir les grands chercheurs aujourd’hui autour de ce thème important», précise Khalil Mouallif. Il s’agit d’une poignée d’intervenants que l’évènement a choisis d’inviter dont le Marocain Rachid Benslimane, les Américains Jay Bonner, Amina Buhler-Allen et Marc Pelletier, le Danois Emil Makovicky et le Français Jean Marc Castera. Trois jours durant, le colloque international tentera de mettre en évidence la genèse du tracé marocain, ses aspects géométriques, esthétiques, artistiques et désormais mathématiques. Des aspects qui passionnent les chercheurs de divers horizons et les poussent à mener des études scientifiques plus approfondies autour de cette pratique ancestrale qui est omniprésente au cœur de l’art arabesque à travers les siècles.