07 Juin 2013 À 19:02
Présent au Maroc depuis 1963, date de la signature de l’accord de main d’œuvre franco-marocain, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a fêté jeudi 6 juin son cinquantenaire dans son siège à Casablanca. La cérémonie, qui s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités françaises et marocaines, a été l’occasion pour revenir sur l’histoire commune des deux pays, mais aussi pour se projeter dans l’avenir. C’est dans ce sens que le ministre conseiller de l’ambassade de France au Maroc, Ludovic Pouille, a annoncé qu’un colloque franco-marocain sur l’immigration marocaine en France serait organisé en fin d’année. De son côté, le directeur général de l’OFII, Yannick Imbert, s’est félicité de l’expertise de l’office au Maroc. Le responsable a appelé à un échange de plus en plus équilibré entre les deux pays tout en saluant le rôle des différentes institutions marocaines, avec lesquelles l’OFII a signé plusieurs partenariats, notamment l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC).
L’antenne marocaine de l’OFII, chapotée par Sami Boubakeur, a pour principale mission, la gestion des procédures d’immigration professionnelle et familiale. Cette mission s’est élargie dernièrement, selon M.Imbert, pour englober aussi le volet estudiantin avec plus de 5 000 étudiants transitant chaque année à travers l’office. Dans le cadre de ses fonctions, l’OFII assure, entre autres, le contrôle médical et les formalités administratives pour les demandes de visas long séjour pour les travailleurs saisonniers en agriculture et qui disposent de contrats de travail. Il se charge aussi des modalités de leur retour au Maroc à la fin de leurs contrats.
Opérant sous l’égide de l’Ambassade de France au Maroc, l’OFII accueille chaque année quelque 25 000 Marocains désirant obtenir des visas long séjour. Il se charge aussi dans le cadre de ses missions de coordonner les dispositifs de pré-contrat d’accueil et d’intégration, dispensant ainsi des cours de langue française de 40 heures en faveur des personnes demandant des regroupements familiaux.Les missions de l’OFII englobent aussi le volet financier. L’Office se charge du paiement des aides au retour au pays d’origine en faveur des Marocains rentrant au pays. Dans ce cadre, l’office pilote un programme de réinsertion économique en faveur de cette catégorie de personnes, et ce, depuis avril 2012.
Historique Servant de caserne militaire jusqu’en 1963, les locaux de l’OFII à Ain Borja au centre de Casablanca n’ont pas connu un grand changement dans leur architecture. Disposant d’une petite exposition historique, l’Office garde une série de photos et de vidéos datant des premières années de migration marocaine vers la France. Les locaux qui fêtent leur centenaire témoignent encore de l’évolution des flux migratoires entre le Maroc et la France.
Commençant par le passage de soldats marocains qui ont choisi de combattre aux côtés de la France, le flux des immigrants est devenu au fil des années, un flux main d’œuvre marocaine, participant à la construction du pays, pour arriver à une immigration estudiantine à la recherche de la science et de l’apprentissage. Le 50e anniversaire de l’OFII a été donc une occasion pour rendre hommage à toutes ces personnes qui étaient d’une grande aide à la France, selon le directeur général de l’OFII, Yannick Imbert.
Quel rôle joue l’OFII dans l’organisation des flux migratoires vers la France ?Le fil directeur de l’activité de l’OFII au Maroc depuis 50 ans est d’organiser les conditions d’accueil en France pour les Marocains qui ont décidé de se rendre dans le pays pour une raison ou une autre. Dans un premier temps de son histoire, c’était une immigration professionnelle, il s’agissait de Marocains s’installant en France pour contribuer au développement économique du pays, notamment dans les années 70 avec l’essor de l’industrie automobile. Mais au fil du temps, la migration a connu une évolution familiale et estudiantine, mais aussi de talents et de cadres. Donc l’OFII accompagne ces Marocains pour s’installer momentanément ou définitivement en France. À travers ces procédures, on veille à ce que les conditions d’installation des Marocains en France puissent se réaliser dans les meilleures conditions.
En quoi le passage par l’OFII facilite-t-il la tâche aux Marocains désirant se rendre en France ?Tout d’abord, c’est le fait de passer par un point unique, ensuite, l’OFII est un gage d’efficacité. Plus de 92% des étudiants qui passent par l’Office voient leur titre de séjour en France validé. Toutes les procédures nécessaires pour obtenir leur titre de séjour sont faites dans les locaux de l’OFII et ça constitue aussi une occasion pour les informer et leur donner les éléments qui leur sont nécessaires à propos des conditions de vie et tout ce qui s’y rapporte.
Quel genre de partenariats avez-vous développés avec les organismes marocains ? Le volet partenariat est très important pour nous. On a des conventions avec l’ANAPEC et avec le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle. Cela permet avant tout d’expliquer aux étudiants le genre de compétences attendues, et de pouvoir identifier le besoin en France. Ça permet aussi de travailler en étroite collaboration avec les autorités marocaines sur le retour et la réinsertion de ces étudiants une fois au Maroc. Cela passe aussi par le soutien financier apporté à la création des entreprises par ces jeunes marocains.