11 Juin 2013 À 17:36
Cilouette : c’est la marque de cigarette électronique que viennent de créer deux jeunes Marocains. «Le projet consiste à ouvrir plusieurs magasins spécialisés dans la vente de la cigarette électronique Cilouette et de ses accessoires. Cette dernière est une marque déposée 100% marocaine avec des partenaires chinois pour ce qui est de l’élément e-cigarette, et un partenaire français pour le liquide de recharge», déclare pour «le Matin» Mohammed Bouharri, associé au projet. La société démarre avec deux magasins à Casablanca et un troisième à Marrakech. Cinq millions de DH seront ainsi investis sur deux ans.
L’entreprise envisage par la suite de se développer non seulement au Maroc, mais aussi en Afrique. «Notre ambition est de développer un réseau de boutiques sous le concept de Cilouette Shop au Maroc et dans le reste du continent, en franchise ou en investissement propre. Le succès de la cigarette électronique est à ses débuts dans le monde, l’engouement est là et la tendance fashion du produit fait un tabac», estime l’associé. Ce dernier reste optimiste quant au potentiel de croissance avec l’objectif de positionner le produit, surtout sur le marché marocain, comme la meilleure alternative à la cigarette ordinaire puisqu’elle est jugée non nocive pour la santé.
«Les chiffres dont nous disposons assurent que plus de 15 milliards de cigarettes seraient fumées chaque année au Maroc, et que plus de 60% des fumeurs appartiennent à la tranche d’âge 20-39 ans. De même, 41,7% sont victimes du tabagisme passif et plus de 90% pensent que le tabac nuit dangereusement à la santé. Notre volonté se résume donc dans notre slogan : fumer sans danger, sans déranger», souligne Bouharri. En fait, c’est l’argument qui a été livré au public pour cette cigarette depuis son invention en Chine en 2005. Pas surprenant alors que le concept ait connu depuis un engouement croissant dans les quatre coins du globe.Au Maroc, le marché est déjà animé par des cigarettes électroniques majoritairement commercialisées sur Internet. «Sur le marché marocain, nous avons observé quelques marques chinoises ou autres, car la demande existe.
Cependant, ces marques sont commercialisées sur Internet ou dans d’autres lieux non dédiés. En revanche, nous nous définissons comme des professionnels de la cigarette électronique, car nous allons dédier nos boutiques exclusivement à ce produit. Nos équipes ont été formées en France sur les vrais arguments de vente, autour de la qualité du produit et de la tendance actuelle de la cigarette électronique», indique Bouharri. Même si les premières études scientifiques estiment que ce produit ne contient pas de particules et de substances cancérigènes ou toxiques d’une manière nocive, son usage comme substitut pour l’arrêt du tabagisme reste néanmoins controversé.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les cigarettes électroniques ne peuvent pas être considérées comme une thérapie légitime permettant d’aider les fumeurs à cesser de fumer. En France, les cigarettes électroniques sont considérées actuellement comme des produits de consommation courante ordinaires dès lors qu’elles ne revendiquent pas d’effet bénéfique pour la santé et qu’elles contiennent moins de 10 mg de nicotine avec une concentration inférieure à 20 mg/ml. Toutefois, dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai 2013, le ministère français des Affaires sociales et de la santé a décidé d’étendre aux cigarettes électroniques certaines mesures appliquées au tabac : interdiction de publicité et interdiction de vente aux mineurs.
Le gouvernement tricolore a également indiqué être favorable à l’interdiction de «vapoter» dans les lieux publics où il est déjà interdit de fumer. La Belgique, le Luxembourg et Malte sont à ce jour les trois pays européens qui interdisent d’utiliser l’e-cigarette partout où il est interdit de fumer.Au Maroc, la loi interdit de fumer le tabac dans les établissements publics (une loi jusqu’ici non respectée dans plusieurs établissements), mais aucune disposition juridique ne concerne actuellement l’e-cigarette. «Nous observerons les règles élémentaires de la loi marocaine. Nous ne vendrons pas aux mineurs, et là où c’est interdit de fumer, la loi sera appliquée même s’il y a un flou juridique. Car aucun texte de loi ne mentionne encore la cigarette électronique au Maroc», déclare Bouharri.