L'humain au centre de l'action future

22 voix pour des chansons-souvenirs

● L’Institut français du Maroc signe sa première production avec le spectacle «Je me souviens» qui démarre ce week-end. Au programme, une série de mini-concerts, dans plusieurs villes du Maroc.
● Chaque duo inédit, 11 en tout, interprétera la chanson qui a motivé son choix pour une carrière musicale.

Oum et Camélia Jordana font partie des 22 chanteurs qui se produiront en duo.

09 Mars 2013 À 18:21

Mercredi 6 mars, 11 chanteurs français débarquent à l’aéroport de Casablanca. Certains d’entre eux ont déjà eu l’occasion de découvrir le Maroc, d’autres le découvrent pour la première fois et tous devront découvrir et se familiariser avec leurs homologues marocains à travers les 11 villes du Royaume. Pendant quelques jours, dispersés dans tout le Maroc, ces drôles de couples vont participer à un petit jeu musical : apprendre à l’autre une chanson «fondatrice», l’un de ces souvenirs-repères sans lesquels on n’aurait peut-être jamais songé à devenir chanteur. Onze concerts en duo, intimistes et simultanés, viennent conclure cette séquence.Un souvenir et une rencontre nouvelleChaque duo a eu droit à quelques jours pour faire connaissance. Locaux comme invités ont passé trois jours à discuter de la chanson qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. C’est le cas de Clément Verzi (Kid with no eyes), qui se produit à Rabat en compagnie de Yasmine Majdour : «C’est la première fois que je foule le sol marocain et comme vous le devinez, je n’ai pas encore eu la chance de discuter avec Yasmine Majdour ni de découvrir sa musique. J’ai trois jours pour lui faire comprendre la raison pour laquelle j’ai choisi d’interpréter “Rédemption Song”, la raison pour laquelle cette chanson de Bob Marley a compté dans ma jeunesse et qu’elle m’a convaincue de devenir musicien. Je devrais aussi découvrir la musique de ma partenaire, comprendre ses inspirations et savoir m’adapter. Je ne sais pas si je pourrais assurer à 100%, mais je suis vraiment excité par cette expérience».D’autres ont eu plus de chance, comme Alice Lewis, diplômée des Beaux-arts et musicienne électro-pop multi-instrumentaliste. La chanteuse a eu l’occasion de passer un peu de temps avec Soukaina Fahsi, avec laquelle elle chantera à Kénitra. Les deux demoiselles ont eu le loisir de partager leurs «premières fois» et d’accorder leur composition.

«J’ai découvert et aimé la musique en tombant amoureuse, explique Alice, j’avais assisté à la représentation d’un groupe local. Ils avaient fait une reprise de “Peace Frog” des Doors. J’ai craqué pour leur percussionniste, je l’ai suivi, j’avais enregistré toutes ses cassettes, puis je l’ai perdu de vue. Quand je l’ai enfin retrouvé, il avait laissé tomber la scène et avait perdu son charme, mais sa musique est restée dans mon cœur et je chante aujourd’hui pour me rappeler cette passion». Soukaina Fahsi (du groupe Heat spirit), qui l’accompagne à Kénitra, a décidé de partager un amour différent avec elle, celui d’une chanson : «“Ya Belarej” est la première chanson que j’ai apprise au conservatoire, j’ai aimé le chant à travers elle et elle a inspiré la naissance de mon groupe». Chacun des 22 chanteurs porte ainsi avec lui une chanson-souvenir et essaie de le partager avec son binôme et son public. Plus tard, ils se rassembleront à El Jadida, Meknès et Rabat pour de grands concerts, ou chaque duo aura pris le temps de se construire et de se renforcer.

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