21 Mars 2013 À 20:55
«Le choix du Maroc est une illustration de la reconnaissance des réformes et des efforts consentis par le Maroc». Ce préambule d’Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, s’explique par le fait que la World Investment Conference se tient pour la première en dehors de la France. Lors de la rencontre avec la presse, mercredi 20 mars à Marrakech, le ministre a rappelé que le Maroc a attiré, en 2012, 31 milliards de DH d’investissements directs étrangers. L’année écoulée a vu le secteur industriel, qui a bénéficié de 8 milliards DH, détrôner celui de l’immobilier habituellement en tête de peloton. «Ce point est très important à souligner, car cela indique que le Maroc s’est inscrit dans des investissements à long terme et s’oriente vers des secteurs à haute valeur ajoutée. Nous avons identifié quinze nouveaux métiers à développer, dont la métallurgie dont le contrat-programme sera bientôt signé», a-t-il souligné. L’objectif de faire tenir cette rencontre internationale dédiée aux investissements à laquelle prennent part 300 personnes, 130 représentants d’entreprises internationales venant de 19 pays différents, est de faire encrer la destination Maroc des investissements étrangers directs. «C’est un point très important pour le Maroc, car la région de l’Afrique du Nord a traversé une zone de turbulence». Pour Jean-Bernard Guerré, président de la World Investment Conference, le nombre important d’investisseurs présents à Marrakech traduit la diversité d’opinions et donc la large panoplie de possibilités d’investissements dans différents secteurs économiques. Les pays d’Afrique du Nord enregistrent des taux de croissance parfois supérieurs à ceux des pays industrialisés.
Sur les dix pays qui ont connu la plus forte croissance de leur PIB, six sont Africains. Les investissements directs étrangers interafricains ont progressé de 42% en 2012, a rappelé Abdelkader Amara. Cette conférence se décline en panels touchant à différents secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique et l’agroalimentaire. Ces ateliers seront consacrés également à l’Afrique du Nord et à son modèle de développement comme il sera également question de différentes thématiques : «Le capital pour alimenter la croissance» ou encore «Énergies et environnement».
Trois questions à : Jean-Bernard Guerré, président de la World Investment Conference
Le Matin : Qu’est-ce qui a motivé le choix du Maroc pour la tenue de la conférence ? Jean-Bernard Guerré : la thématique des investissements en Afrique du Nord était devenue une question sous-jacente, les investisseurs du monde entier s’interrogent aujourd’hui sur les opportunités d’investissements. La zone d’Afrique du Nord a montré un potentiel et essaie de se stabiliser. Par conséquent, les entreprises qui réfléchissent sur des volumes d’investissements importants sur le plus ou moins long terme, se disent qu’il faut s’établir en Afrique du Nord. Le choix du Maroc s’est imposé naturellement de par les relations que nous avons établies avec le gouvernement et son bras financier Invest in Morocco. Par ailleurs, nous avions déjà mis à l’honneur le Maroc lors de notre World Investment Conference Europe, en 2010, afin de rassurer les investisseurs internationaux sur les événements d’Afrique du Nord qui ne concernaient pas les pays de la même manière.Vous voulez dire qu’il y avait un amalgame ?Oui, il y a eu amalgame. C’était notre façon à nous de passer, dans le détail, les opportunités par pays et inciter les investisseurs à s’intéresser à cette zone.À votre avis quels sont les secteurs de l’économie marocaine qui intéressent le plus les investisseurs internationaux ?Nous avons eu un très bon retour, 350 participants, 130 entreprises étrangères, qui viennent de 19 pays différents. Nous avons articulé le programme autour des secteurs qui font partie des priorités du Royaume qui sont l’automobile, l’aéronautique, l’agrobusiness, la finance et l’énergie. Mais les entreprises présentes à cette conférence appartiennent à un large spectre de secteurs.