Naissance de SAR Lalla Khadija

Les Fassis se mettent au rythme du ramadan

● Le ramadan n’est pas un mois comme les autres, entre autres, dans la capitale spirituelle.
● En plus de la consommation qui enregistre une hausse notable lors de cette période, les habitants de Fès voient leurs journées et leurs nuits rythmées par une ambiance de spiritualité, de ferveur et de convivialité.

Les commerçants ont préparé leurs plus beaux étals.

11 Juillet 2013 À 16:20

Malgré la canicule, et des températures qui dépassent les 40 °C, le mois sacré du ramadan garde à Fès son caractère unique et authentique. Cette année encore, le premier jour de ce mois béni a été l’occasion de constater l’ambiance unique qui touche toute la ville. À quelques heures de la rupture du jeûne, un tour dans les différents quartiers de la ville permet de sentir le rythme exceptionnel sur lequel vont vivre petits et grands pendant 30 jours. À la place R’cif dans la médina de Fès, ou dans les quartiers Atlas ou Narjiss, toutes sortes de gourmandises sont mises à la disposition des clients.

Les commerçants font, preuve d’intelligence en étalant soigneusement et avec une grande adresse leurs marchandises, pour séduire des jeuneurs qui cèdent facilement à la tentation. Les grandes surfaces rivalisent de leur part, d’ingéniosité pour drainer le maximum de clients, en optant pour diverses techniques de Marketing, comme les promotions ou les soldes sur les produits de large consommation. Chez elles, les mères de famille profitent du ramadan pour mettre à jour les recettes des grands-mères et offrir de bonnes surprises aux membres de leurs familles qui se réunissent au complet à cette occasion pour partager un moment de convivialité et de joie. Ainsi, les mets traditionnels les plus délicieux garnissent la table du ftour fassie. En plus de l’incontournable Harira, le menu est souvent composé de «Chabakia», «Briwat», «Rghayf», «Baghrir», «tajine», etc.

Par ailleurs, le ramadan à Fès est à l’instar des autres villes du royaume, le mois des habits traditionnels par excellence. Ainsi, caftans, djellabas ou gandouras sont très prisés par les Marocains durant le mois sacré. «L’achat des habits traditionnels à la veille de ramadan et tout au long de ce mois sacré, connaît une hausse considérable. Ces habits indispensables lors des visites familiales durant le mois du ramadan illustrent les coutumes et les traditions que nous avons réussi à préserver de père en fils», explique Hassan, vendeur d’habits traditionnels dans la médina de Fès.  Et comme le ramadan est avant tout un mois de spiritualité et de piété, les mosquées connaissent une grande affluence des fidèles qui s’y rendent après le ftour accomplir les prières d’«Al Ichaâ» et «Taraouih».

En outre, les Fassis, très attachés aux traditions ramadanesques ancestrales, profondément ancrées dans le patrimoine national, tiennent à faire de ce mois sacré une occasion de se rapprocher davantage de Dieu en participant à la récitation de versets coraniques et en suivant des conférences et des cours animés par des Oulémas. Des soirées de «Dikr» et des actions caritatives sont également organisées à l’occasion.

Après la prière de «Taraouih», c’est une ambiance nocturne très animée que connaît la ville de Fès pendant le mois du ramadan. Alors que certains préfèrent se ruer vers les cafés pour se détendre et se divertir, d’autres font le choix de déambuler sur les grandes artères de la ville, pour fuir la routine et la canicule du mois de juillet. Par ailleurs, en ce mois de solidarité et de fraternité, les Fassis redoublent d’efforts pour consolider les liens familiaux et amicaux en organisant des visites qui transforment les soirées ramadanesques en des moments de convivialité et de chaleur humaine.

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