L’exploit des locaux face à la Tunisie

Après deux échecs, en 2009 et 2011, la sélection nationale des joueurs locaux a réussi à se qualifier pour la phase finale du CHAN, prévu en Afrique du Sud (11 janvier - 1er février 2014), aux dépens de la sélection tunisienne. Et ce, malgré le match nul (0-0) concédé samedi soir au Grand Stade de Tanger. Devant un public des grands jours, les hommes de Rachid Taoussi se devaient de garder l’avantage acquis en terres tunisiennes, grâce au but d’Abdessamad El Moubarky à Sousse, qui a valu son pesant d’or, au moment de faire les comptes. Il était certain qu’il faudrait cravacher jusqu’à l’ultime seconde. La Tunisie ne s’avouerait jamais vaincue. Les Lions de l’Atlas, même prévenus, ont subi cet acharnement à ne pas vouloir céder. Pourtant, l’équipe nationale a réalisé un début de match parfait.

Vingt-cinq minutes et puis plus rien

Galvanisés par l’enjeu et la volonté, les nationaux vont briller en début de match, grâce à la force de percussion du capitaine Kaddioui. Ce dernier se joue de toute la défense avant de buter sur le gardien tunisien. Hafidi rode, mais sa reprise est trop haute. Les Lions locaux semblent en état de grâce et contrôlent le ballon, mais pêchent dans le dernier geste. Il faudra attendre 15 minutes, pour voir la réaction des Tunisiens, qui ont usé de tirs de loin pour tromper la vigilance du gardien Anas Zniti. Petit à petit, les Aigles reprennent leurs esprits et confisquent le ballon aux nationaux.

Un but refusé partout

À la reprise, les Tunisiens occupaient de nouveau le camp marocain. Mais les locaux faisaient front en repoussant un à un les assauts adverses. Les Aigles de Carthage prenant conscience que la qualification ne viendra qu’en faisant vibrer les filets de Zniti, usent alors de leur aisance technique et se lancent dans cette quête. En plus de tirs dangereux, ils tentent de se procurer de nombreuses balles arrêtées et exploiter leurs grands gabarits. Avec l’entrée d’Ali Bamaamar, le bloc marocain ne dépasse guère plus la ligne médiane. Seules les incursions de Hadraf et Aqqal, eux aussi entrés en cours de jeu, permettent aux hommes de Taoussi de souffler. Le jeu devient très haché et les esprits se chauffent, d’abord quand l’arbitre refuse un but pour hors jeu aux Tunisiens (64e). Puis, lorsque le même sort sera réservé au but de Benjelloun à la 74e minute. Le public n’apprécie guère ce retranchement en défense des Marocains et le fait savoir en scandant le nom de Zaki. Mais la plus grosse occasion du match se présentera à Salaheddine Aqqal, suite à un contre d’école, le buteur de l’AS FAR se retrouve seul face au gardien adverse, mais son tir est trop central et le keeper tunisien maintient le suspense, qui durera jusqu’à la dernière seconde. Le Maroc se qualifie, aux dépens du tenant du titre, avec toutes les difficultés du monde. Il s’agit désormais de bien préparer ce nouveau voyage en Afrique australe, afin de saisir cette 2e chance que les joueurs locaux se sont procurée.