Naissance de SAR Lalla Khadija

«L’offshoring est le principal secteur pourvoyeur d’emploi à Rabat»

Le directeur se dit plutôt satisfait du bilan de l’agence et évoque les nombreuses pépinières d’entreprises mises en place, notamment à Témara, pour aider les jeunes porteurs de projets à monter leurs propres entreprises.

Mohamed Hassoun.

04 Février 2013 À 17:55

Le Matin : Quels sont les projets mis en place par l’ANAPEC pour renforcer la création d’emploi à Rabat ?Mohamed Hassoun : Nous n’avons pas de programmes spécifiques pour la région. Toutefois, nous collaborons avec la wilaya, le centre régional d’investissement et l’OFPPT pour le développement local des opportunités d’emploi dans la région. En effet, nous sommes en phase de mise en place de plusieurs pépinières d’entreprise, notamment à Témara, à l’image de celles créées à Akkari et Salé, pour aider les jeunes porteurs de projets à monter leurs propres entreprises. Car nous avons réalisé que l’entrave au lancement de nouvelles sociétés était la cherté du foncier et des locaux professionnels, d’où l’idée de créer des locaux «incubateurs» de projets. Tous les jeunes porteurs de projets fiables pourront ainsi bénéficier de ces locaux pendant deux ans, le temps que leur entreprise se renforce et se stabilise. L’ANAPEC joue un rôle important dans le cadre de ce projet, puisqu’elle accompagne le jeune dans la préparation de son business plan, le montage de son dossier et l’élaboration de l’étude du marché.Quels sont les secteurs créateurs d’emploi dans la région ?Il s’agit d’abord de l’offshoring, l’informatique et ensuite les centres d’appel. Malheureusement, il existe aujourd’hui une véritable difficulté à trouver des profils et des compétences adaptées à ce secteur, à cause du problème de la langue. Ainsi, une nouvelle entreprise se trouve obligée de débaucher ces compétences moyennant une petite augmentation, en l’absence de ce profil sur le marché de l’emploi. Pour remédier à cette situation, l’ANAPEC mise de nouveau sur la formation. Le problème qui se pose maintenant est de trouver des jeunes qui ont un «background» minimum pour bénéficier de cette formation. L’hôtellerie est également un secteur très porteur d’emploi, mais qui ne recrute pas autant qu’il le devrait, vu que le marché n’offre pas des profils pointus qui ont un bon sens de la communication.Justement, Rabat connaît une dynamique importante et certaines entreprises manifestent leur crainte de ne pas trouver les compétences nécessaires. Qu’en pensez-vous ?C’est une réalité. Les entreprises ont du mal à recruter, mais cela est dû en quelque sorte à leur propre démarche, car ces entreprises n’anticipent pas leurs besoins et contactent l’ANAPEC afin que l’agence puisse leur proposer les profils disponibles.S’agit-il donc d’un manque de communication ?Tout à fait, il s’agit d’un manque de communication des deux côtés. Il faut reconnaître que l’ANAPEC aussi manque de communication. Il ne faut pas oublier le fait que l’agence est une petite structure qui compte 500 employés au niveau national et ne peut donc pas satisfaire toutes les demandes.Quel rôle jouent les associations en matière de création d’emploi ?Les associations jouent un rôle très important dans la création d’activités génératrices de revenu. D’abord parce qu’elles connaissent bien ces quartiers et par conséquent elles peuvent mieux orienter les jeunes et les conseiller sur les projets qui peuvent réussir dans leurs quartiers. Les ONG organisent aussi des modules de formation en faveur de jeunes à la recherche d’emploi. Ces modules sont adaptés à la réalité du marché grâce à l’intervention de l’ANAPEC.Quels sont les défis à relever pour réussir cette expérience ?Il faudra communiquer davantage sur les services proposés par l’ANAPEC et multiplier les partenariats qui peuvent faciliter la création de petites entreprises. Aussi, il est devenu nécessaire d’impliquer l’ANAPEC dans le choix des projets qui vont bénéficier du fonds de l’INDH. J’estime qu’il est également important de créer une banque de projets pour inspirer les jeunes qui sont de plus en plus en manque d’idées.

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