29 Avril 2013 À 18:12
De nouvelles créations que l’artiste fait découvrir au large public d’Agadir tout en étant convaincu qu’elles donneront à raconter des histoires, bien qu’en fait, elles tendent vers l’abstraction. «Pour moi, chaque œuvre a sa petite histoire. Elle doit être considérée comme porteuse de messages».
En effet, vu son sujet de prédilection : la problématique de l’environnement dans toutes ses composantes, Rachid Bakkar ne lésine sur aucun moyen pour faire passer des messages quant à la préservation de la nature. «C’est une thématique qui me préoccupe depuis longtemps. J’essaye, donc, avec mon art d’extérioriser tout ce que je vois et je ressens vis-à-vis de cet environnement qui n’est pas aussi rose qu’on le prétend. Car tant qu’il y a des décimations de forêt et des pollutions des eaux de rivières, entre autres, on ne peut pas dire qu’on s’intéresse comme il se doit à notre environnement», souligne l’artiste Bakkar dont le souci est de tirer la sonnette d’alarme et de dire la vérité telle quelle est au lieu de leurrer les gens par de faux constats. D’où l’utilisation dans ses travaux de couleurs sombres pour exprimer son mécontentement et sa tristesse.
«Normalement, quand on évoque la nature, les gens doivent s’attendre à des couleurs gaies comme le vert des champs, le rose des fleurs ou encore le bleu de l’eau. Alors que dans mes tableaux, on trouve le gris, l’ocre ou encore le noir, mais constamment avec des petits grains de couleurs vives. C’est ce que j’appelle moi, des grains d’optimisme. Il y a, donc, toujours une lueur d’espoir en relation avec la présence de l’homme dans cet environnement. Puisque c’est à lui de faire en sorte de le protéger avec tous les moyens et les efforts». Selon Rachid Bakkar, pour avoir un environnement exemplaire, il faut des hommes exemplaires. C’est là où réside le problème que l’artiste met en avant dans ses travaux qu’il considère comme des œuvres figuratives. Parce qu’elles racontent et expliquent des choses. Il suffit de les pénétrer et de savoir déchiffrer leurs symboles et insinuations. Pour cela, R. Bakkar procède par la méditation d’un schéma d’avant, mais pas l’œuvre complète.
Celle-ci se travaille progressivement sur différents supports et avec l’utilisation d’une technique mixte. «Je préfère travailler sur plusieurs supports (bois, papier, toile…) pour avoir un maximum de résultats. Quand on utilise différents supports, on obtient des effets différents, parce que l’approche est différente. La manière d’aborder le papier n’est pas la même que celle utilisée pour le bois. Donc, je passe de l’un à l’autre pour apprécier la multitude des résultats obtenus». Ce sont, ainsi, ces expériences que nous fait voir l’artiste dans cette exposition qui verse entièrement dans le même sujet : le devenir de notre écosystème avec le souhait d’en prendre conscience en réagissant vite et d’une manière adéquate. C’est ce qui nous montre, encore une fois, que nous sommes devant un créateur conscient de ses choix picturaux, cherchant avec assiduité à graver sa touche propre et unique dans l’univers des arts plastiques.