09 Février 2013 À 16:30
C’est un évènement exceptionnel que propose la Galerie 38 en partenariat avec B&D Art. Une rétrospective sur l’artiste d’exception qu’est devenu Mahi Binebine sur ses vingt ans de carrière. L’artiste, à 50 ans à peine, détient un palmarès artistique exemplaire exposé dans des galeries de renom, notamment en Europe et aux États-Unis. Il compte parmi les plus grandes figures artistiques contemporaines et a sans conteste atteint une grande maturité qui lui assure la reconnaissance de ses pairs. En témoignent ses œuvres qui ont intégré plusieurs collections prestigieuses, dont le Musée Guggenheim de New York, la Fondation Kinda, la Fondation Kamal Lazaar et la plupart des fondations marocaines. L’exposition «Mahi Binebine : 20 ans de peinture» invite les visiteurs à voyager au cœur de l’œuvre de l’artiste depuis la fin des années 90 jusqu’à aujourd’hui. De sa période semi-figurative de New York à sa première série de masques, entamée à l’aube des années 2000, jusqu’à son Printemps arabe, ses grands formats et ses récentes créations, des œuvres majeures peu connues du public marocain jalonneront le parcours de l’exposition. Depuis la période marquante des masques jusqu’aux œuvres les plus récentes, l’artiste n’a cessé de s’interroger sur l’homme et son destin, à fouiller les moindres recoins esthétiques pour espérer trouver une réponse. Ses masques, si récurrents dans ses tableaux, sont infiniment tristes, livides, figés. Plus tard, ses corps prendront la même voie. Inlassablement, ses silhouettes sont démembrées, démantibulées, torturées, malmenées à la recherche d’un improbable équilibre. L’artiste conte à travers toute son œuvre magistrale cette humanité au destin tragique. Pourtant, l’univers de Mahi Binebine n’est pas dénué de vie. Au contraire, il en est chargé. Tout nous parle jusqu’aux couleurs vives qui contrastent avec la tragédie humaine des personnages. Car comme chez Bacon, les hommes de Mahi Binebine ont mal à leur corps et à leur âme. Mais ils restent néanmoins lumineux, ainsi que le résumé admirablement critique d’art, Aziz Daki. «Le miracle de la peinture de Mahi Binebine, c’est qu’elle est lumineuse, alors même qu’elle donne à voir un abrégé noir de la condition humaine». Cette rétrospective permettra de découvrir ou de redécouvrir le monde lumino-tragique de cet artiste qui compte parmi les plus talentueux de sa génération.