L'humain au centre de l'action future

«Pacamambo» ou l’éternelle question de la vie et de la mort

●«La pièce Pacamambo» a donné le coup d’envoi de la cinquième édition du Festival «Théâtre et cultures», qui se décline cette année sur le thème de «La tolérance».
● Cette pièce, jouée au Complexe culturel Moulay Rachid à Casablanca par les compagnies françaises «Méninas» et «7e Ciel» est une adaptation épurée d’un texte du dramaturge libano-québécois Wajdi Mouawad.
● La troupe a inauguré également un programme de réflexion autour des pièces, conçu par la Fondation des arts vivants, «Les Rencontres du lendemain».

«Pacamambo» invite à un questionnement métaphysique sur la fin de l’existence.

11 Avril 2013 À 18:09

La cinquième édition du Festival «Théâtre et cultures» démarre sur les chapeaux de roue avec la pièce théâtrale «Pacamambo» des compagnies françaises «Méninas» et «7e Ciel». Dans une ambiance conviviale, plus de 400 spectateurs ont assisté à cette première représentation théâtrale au Complexe culturel Moulay Rachid.Adaptée de l’œuvre de Wajdi Mouawad, la pièce française «Pacamambo» a été mise en scène de façon intelligente et imaginative par Marie Provence. Chargée d’images fortes et de symboles, cette pièce est aussi un voyage initiatique dans un monde imaginaire appelé «Pacamambo». Là où tous les Hommes sont égaux, peu importe leurs sensibilités religieuses, raciales, culturelles et politiques.

C’est l’histoire d’une jeune fille qui perd sa grand-mère adorée, une nuit alors qu’elle dormait chez elle avec son chien le Gros. C’est la lune qui est venue la chercher. On la retrouve quelques mois plus tard chez sa psychiatre qui cherche à comprendre l’histoire étonnante qui a suivi cette nuit. Commencent alors les interrogations de l’âme humaine face à l’inéluctable : la mort. Cette notion à laquelle l’Homme pense de manière trouble, tellement il est dans une quête perpétuelle du bonheur. Mais, malgré la complexité des événements et des notions, dont l’absence, la séparation, la peur que le texte de Wajdi Mouawad aborde, le spectacle a réussi son pari de capter l’attention du jeune spectateur marocain. Cela a été possible grâce, notamment, à des gestes doux et tendres, de vieilles valises rassurantes, de flacons de parfum embaumant et les frétillements cocasses du chien.

Ce dernier crée le contact avec le public pour apaiser l’atmosphère et insuffler une chaleur particulière à ce rite initiatique du passage de l’adolescence à la maturité. «La poésie et l’humour du récit bousculent les préjugés et permettent de créer le dialogue là où il est parfois difficile de s’aventurer. Parler de la mort avec les mots de Wajdi Mouawad, c’est créer un hymne à la vie», explique Marie Provence, metteur en scène de «Pacamambo». L’écriture de Wajdi Mouwad est à la fois poétique, cruelle et si tragique qu’il est difficile de l’adapter. «Mettre en scène le texte complexe de Wajdi Mouawad, c’est être attentif au rythme de l’écriture, aux ruptures nécessaires pour que le jeu soit synonyme de respiration», ajoute Marie Provence lors de la première de «Rencontre du lendemain», ce programme, nouvellement lancé qui permet une rencontre débat entre les organisateurs du Festival et le public. . Enfin, le spectacle «Pacamambo» s’est voulu une transmission d’amour, de voyage, de liberté de décision et de transgression. Et la mort si attendue s’invite à prendre le thé pour finalement incarner l’évidence : accepter de vivre, c’est aussi et surtout accepter de mourir.

Copyright Groupe le Matin © 2025