09 Mars 2013 À 18:28
Ce projet, le premier du genre au niveau de la capitale du Gharb, a été inauguré, jeudi 28 février, en présence d’acteurs du monde de l’industrie, de l’agriculture, des représentants des départements concernés ainsi que d’investisseurs marocains et étrangers. Cette unité d’élevage d’anguilles répond aux normes modernes de l’aquaculture. Selon le directeur technique de Nounemaroc, Jérôme Gurruchaga, ce projet utilise des technologies nouvelles utilisées pour la première fois au niveau mondial. «L’unité est entièrement informatisée, contrairement aux autres installations du genre disposant d’un système semi-automatique», souligne-t-il en substance.
Créée en France en 1970 et installée au Maroc en 2006, cette entreprise européenne est la première unité d’aquaculture fluviale qui vise à doter le pays d’une technologie avancée dans un domaine considéré comme l’un des piliers du développement national durable. La création de cette installation d’élevage d’anguilles, indique un communiqué de Nounemaroc, est le fruit d’une étude de marché ayant permis aux créateurs du projet de cerner les problématiques, objectives et subjectives, posées à l’élevage des anguilles au Maroc. L’étude a, d’ailleurs, permis de dégager plusieurs conclusions dont on peut citer : une faible exploitation des potentialités dans le domaine, une pêche ancrée dans des techniques d’exploitation artisanales, des ressources abondantes pouvant favoriser un élevage productif et contribuer à la richesse nationale. En 2011, l’entreprise effectue le grand virage en termes d’investissements, de taille et d’ambition. Grâce à ses acquisitions et, surtout, à son regroupement, en août 2011, avec un géant européen en la matière, Nijvis, l’entreprise a renforcé son capital avec un investissement global de 45 millions de dirhams et, surtout, la mise en place d’une technologie de pointe dans le domaine de l’aquaculture. Forte de ce triple apport, Nounemaroc lance ainsi sa nouvelle station de Kénitra avec pour ambition la contribution dynamique à l’essor de l’économie régionale, à la création d’emplois directs et, particulièrement, au repeuplement en amont des barrages pour protéger la ressource en anguilles dans les oueds, conformément à la convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) de Washington dont le Maroc est signataire. Il est important de souligner à cet égard que l’aquaculture d’anguilles au Maroc a enregistré une évolution en dents de scie. Profitant d’une ressource en abondance depuis les années 1930, cette activité a connu, dès 1995, de grandes difficultés avec l’accélération du rythme de création des grands barrages à l’embouchure des grands oueds riches en anguilles.
Au Maroc, le développement durable n’est plus considéré comme un simple slogan, des efforts sont menés actuellement en vue de l’intégrer dans les différentes politiques sectorielles. L’arrivée de cette nouvelle unité d’élevage d’anguille sur les bordures de l’Oued Sebou s’inscrit dans ce nouvel état d’esprit. On espère qu’elle impulsera une nouvelle dynamique à l’aquaculture d’anguilles, favorisera la relance d’une activité qui fait vivre plus de 700 pêcheurs et, dans la foulée, doter la ville de Kénitra et la région de moyens technologiques afin de relever les défis de la mondialisation et faire face à une concurrence asiatique acharnée.
Rappelons que cette station, portant la même appellation que la société qui l’a mise en place, a été créée à la suite d’un partenariat avec le groupe Nijvis et le Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. Cette unité a été créée en vue d’aboutir à un produit fini transformé sur place et exporté quasi exclusivement aux marchés asiatiques. Après cette première installation, la société ambitionne, comme l’a confirmé son directeur technique, de créer une nouvelle structure dans un proche avenir. De son côté, Mohamed Kerdoudi, directeur régional du Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, a déclaré que cette station s’inscrivait dans le cadre d’une stratégie du Haut-Commissariat pour la bonne gestion des ressources fluviales, avec le double objectif de faire bénéficier la population locale d’opportunités de travail tout en garantissant la pérennité de l’espèce.