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Les utilisations des principales huiles essentielles marocaines

Nous avons présenté dans notre article précédent les conditions optimales pour choisir une huile essentielle, les différentes utilisations, et quelles précautions il faut prendre. On avait dit qu’il est possible que chacun puisse se servir des huiles essentielles pour optimiser son bien-être, son immunité et pour soigner les troubles mineurs.

26 Février 2013 À 18:18

Parmi les 800 plantes utilisées au Maroc et les 200 huiles essentielles commercialisées, on va présenter les principales huiles essentielles marocaines et leurs utilisations.Commençons par le romarin appelé «azir», «iklil al jabal», «barkela» et en tamazight : «touzzalt» «tamezzerya»,«ozbi», «aklel». Cette plante est connue depuis l’Antiquité pour ces vertus médicinales et aromatiques. L’huile essentielle de romarin est largement utilisée comme composant aromatique dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique (parfums, crèmes, savons, shampooings, etc.), et aussi dans l’industrie alimentaire (aromatisant, boissons alcoolisées, desserts, bonbons, conservation, etc.), comme désinfectants des locaux et insecticide naturel et aussi utilisé en cuisine traditionnelle. C’est une des principales plantes au Maroc en terme d’abondance. En effet, le romarin couvre une superficie de 400 000 ha à 1 million de ha. Le Maroc produit et exporte environ 60 tonnes/an d’huiles essentielles pour une valeur de 9 millions de DH (900 000 d’euros).

Identification : Famille : Lamiaceae Nom latin : Romarinus Officinalis.Synonymes : rose marine, encensier, herbe aux couronnes.Noms vernaculaires : Français : romarin, encersier. Arabe : «aklil», «hasa el bgne», «hachich larneb». Dialecte marocain : - Arabe : «iklil al jabal»,«azir», «barkela». - Berbère : «touzzalt», «tamezzerya», «ozbi», «aklel».

Description botaniqueArbrisseau touffu de 1 à 2 m, toujours vert, très rameux. Les feuilles opposées. Sessiles et coriaces, à bords repliés en dessous. Les fleurs, qui s’épanouissent toute l’année, sont groupées en grappes. Le fruit est un tétrakène brun et luisant. Du point de vue anatomique, il existe de nombreux poils testeurs pluricellulaires ramifiés sur l’épiderme inférieur et des poils sécréteurs sur les deux épidermes. La plante entière dégage une odeur aromatique. Il existe aussi le romarin tournefortii qui est une espèce endémique du Maroc orientale et l’Algérie occidentale.

Habitat et distribution géographiqueRépandu dans tout le bassin méditerranéen, surtout en sol calcaire, sur les collines arides. Il est fréquent dans le Maroc oriental, région d’Oujda, Moyen et le Grand Atlas et aussi dans le Rif. Il est cultivé dans les jardins. Partie utilisée : sommités fleuries et les feuilles.

Description de la drogue : les sommités fleuries sont groupées en grappes auxiliaires. La corolle bleu pâle, possède deux lèvres bien marquées, la supérieure a deux lobes, l’inférieure en a trois, dont le médian est concave et élargi. Il n’y a que deux étamines dont une seule loge est fertile.

Usages médicaux traditionnels :Le romarin est réputé pour faciliter la digestion, pour stimuler en particulier le travail de la vésicule biliaire et en tant qu’antispasmodique. Il permet aussi de soulager les ballonnements et les maux de tête. Il est également connu pour son action stimulante sur le système nerveux. C’est un tonique et un stimulant général, réputé pour combattre les effets du stress et de la fatigue. Il est aussi préconisé traditionnellement pour traiter l’inflammation des voies respiratoires et calmer la toux (en cas de rhume, de grippe ou de bronchite) et aussi pour traiter la faiblesse cardiaque, les palpitations, les troubles cardiaques, les troubles gastriques, la dyspepsie, les vomissements, la diarrhée, l’asthme, la migraine, la faiblesse nerveuse, l’obstruction des reins, le rhumatisme, l’ictère, et aussi comme diurétique. Il fait aussi partie de «ras elhanout».

Propriétés biologiques : en plus de l’huile essentielle, le romarin renferme plusieurs composés actifs extraits des feuilles et justifiant certaines activités antimicrobiennes et antioxydantes, cholérétiques et tonifiantes. Composition chimique et principes actifs : l’huile essentielle contient principalement du cinéole, ou du camphre, du bornéol, de l’acétate de bornyle, du pinène, du comphene, de l’eucalyptol. En plus des huiles essentielles on y trouve des pigments flavoniques, de l’acide rosmarinique, la picrosalvine ou carnosol, des alcaloïdes comme la rosmaricine ; les dérivés triterpéniques, la saponine, les tanins, des lactones diterpéniques comme la picrosalvine, dérives de l’acide carnosolique, le rosmanol, le rosmadial et des acides-phénols. Tous ses composés ont des propriétés différentes.

Études scientifiques : des travaux scientifiques ont été effectués pour confirmer ou infirmer certains usages traditionnels de cette plante comme les propriétés cholagogues et cholérétiques, spasmolytiques, antioxydantes. Il a été noté que le romarin doit à ces terpènes (pinène, camphène, cinéole, Bornéo, camphre), son action stimulante sur le cœur, la circulation et le système nerveux. Il existe plusieurs publications relatives à des essais in vitro menés sur des animaux qui ont permis de démontrer que le romarin avait des propriétés hépatoprotectrices, antiulcéreuses, antispasmodiques, antimicrobiennes et antifongiques sur certaines souches. Ces résultats tendent à confirmer l’usage traditionnel du romarin pour soulager les douleurs arthritiques et anti-inflammatoires.

Toxicologie : l’huile essentielle est toxique. L’intoxication chronique se manifeste par des hémorragies stomacales, albuminurie et stéatomes du foie. Plus de soixante spécialités pharmaceutiques sont commercialisées actuellement.

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