19 Juillet 2013 À 18:04
Les violences ont débuté jeudi soir dans le centre de Kidal à la suite d’une rumeur qui s’est rapidement répandue sur l’arrivée de renforts de l’armée malienne dont la présence depuis le 5 juillet de quelque 150 éléments a déjà provoqué des tensions entre leurs opposants touareg et les autres communautés.
«Il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d’être du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion) ou proches du MNLA, et des populations noires», a déclaré une source militaire africaine de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, selon laquelle «il y a eu au moins un mort». Ces violences ont été confirmées par l’entourage du gouverneur de la ville.Peu après, plusieurs personnes, «par peur» de ces violences, «se sont réfugiées au camp militaire de Kidal», a ajouté cette source africaine à la Minusma.
Jeudi soir, a affirmé cette source, «une rumeur selon laquelle un renfort de l’armée malienne» était arrivé à Kidal avait «vite fait le tour de la ville, certains affirmant avoir entendu des civils scander «Vive l’armée, vive le Mali», d’autres répliquant «Vive l’Azawad» (nom donné au nord malien par les Touaregs). Il y a eu des tirs et un civil a été tué». Un proche du colonel Adama Kamissoko, gouverneur de Kidal revenu lundi dans cette ville pour préparer à la hâte la présidentielle, a confirmé «la mort d’un civil après des violences». «Des boutiques de personnes originaires de Gao (grande métropole du Nord à 300 km au sud de Kidal ont été saccagées» et «des dizaines de civils ont trouvé refuge au camp militaire». «Actuellement, un calme précaire règne ici, toutes les boutiques des commerçants sont fermées», a-t-il ajouté.Cette tension est même montée d’un cran dans le centre-ville où «un groupe de Touareg armé a mis le feu à une partie du marché de la ville», tandis qu’un autre groupe de Touareg, non armé a «saccagé les domiciles privés, les boutiques», selon la source à la Minusma qui a ajouté : «Les rues sont vides et il y a au moins une quarantaine de blessés civils».