26 Juillet 2013 À 16:56
L’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) prévoyait une série de mesures pour renforcer le contrôle des produits alimentaires et notamment ceux de grande consommation durant le mois sacré de ramadan afin de protéger la santé du consommateur. Ainsi, 1 150 agents de contrôle et sept laboratoires d’analyses ont été mobilisés durant ce mois afin de s’assurer de la salubrité des produits alimentaires contrôlés au niveau des points de vente (boucherie, poissonnerie, épicerie), des lieux de restauration collective (snacks) et des établissements agroalimentaires (grandes surfaces).
Grâce à ses mesures, plusieurs tonnes de denrées alimentaires impropres à la consommation avaient été saisies et détruites durant la première semaine du mois sacré du ramadan. Mais, malgré tous ces efforts, le consommateur tire la sonnette d’alarme. Ces derniers pointent du doigt les boucheries de quartier qui laissent leur viande en plein soleil et où les mouches affluent, mais aussi les épiceries qui vendent, entre autres, leurs yaourts sur le tas, sans bac réfrigéré. «Certains épiciers gardent leurs stocks tant que ceux-ci ne sont pas épuisés. Ils n’ont aucun scrupule à vendre des produits périmés et gare à vous si vous venez rendre le produit pour vous en plaindre !», témoigne un client. Les snacks ne sont pas non plus épargnés. «J’ai été victime d’une grave intoxication alimentaire après avoir mangé dans un snack de quartier populaire. J’ai dû être hospitalisé. C’est fini, je ne remangerais plus jamais dehors !», s’est résolu Ahmed.
«Moi, pour savoir si je vais effectivement déjeuner dans un snack et même dans un restaurant, je regarde en premier lieu la propreté des toilettes», confie une jeune femme.Pour éviter ces désagréments, certains consommateurs préfèrent faire leurs achats en grande surface. «C’est parfois un peu plus cher, mais l’hygiène et notre santé passe avant le reste», confie Mouna. Mais cela n’est apparemment pas l’avis de tout le monde. «Eux aussi vendent des produits périmés», se plaint Rabha. «On privilégie les grandes surfaces aux petits marchés de quartier pour l’hygiène, mais on n’est pas à l’abri d’avoir des surprises…», poursuit cette mère de famille. Mais pour les consommateurs, les grandes enseignes seraient conscientes de la situation, mais ne s’en alerteraient pas. «En caisse, je me suis rendu compte que mes yaourts étaient périmés.
Le chef de rayon reprend le produit et part le changer. Le rayon laitage étant face à la caisse où je me trouvais, j’ai pu voir ce qui se passait : il a reposé les yaourts périmés en rayon et m’en a apporté de nouveaux dont la date n’était pas dépassée», déclare une autre consommatrice. «Une autre fois, j’ai acheté des escalopes de poulet en barquette. Sur l’emballage une étiquette recouvrait une autre. Celle du dessous annonçait que le produit était périmé, sur la nouvelle, qu’on avait jusqu’au lendemain pour le consommer. C’est honteux de tromper le consommateur ainsi !» poursuit la même source, furieuse. «Une fois, j’ai trouvé tout un stock de gruyère râpé pourri, et pourtant, si on en croit les étiquettes, les produits étaient encore consommables», déclare un consommateur ahuri. En effet, réglementairement, les produits peuvent être commercialisés jusqu’à la date de la DLC (date limite de consommation). L’usage du retrait des produits des rayons plusieurs jours avant la date limite est laissé à la libre appréciation des enseignes.
Si le consommateur trouve en rayon un produit dont la DLC est dépassée, il doit signaler sa présence à un responsable du magasin afin qu’il soit retiré. Acheté par erreur, il est possible de le faire échanger ou rembourser dans certains cas, si non ouvert. Même si en apparence un produit périmé vous parait comestible, mieux vaut éviter, car il y a risque d’intoxication alimentaire. Si au rayon frais, les plaintes fusent. C’est aussi le cas au niveau des produits congelés. «Je pense que la température des bacs réfrigérés, été comme hiver, ne change pas. L’été, le temps de prendre mon beurre et de l’amener en caisse, il est déjà tout fondu. Et l’hiver, il m’arrive de prendre de la crème glacée et on voit bien que le produit a été décongelé recongelé, car des morceaux de glaces apparaissent à la surface du produit. On ne dirait même plus une glace au lait, mais une glace au sirop…», raconte Yassine.
«Mon poisson avait une texture caoutchouteuse. J’ai regardé la date sur l’emballage. À ma grande stupéfaction, la date de péremption était dépassée de presque une année… Les gens doivent penser que parce que c’est congelé, on peut le conserver infiniment.» s’interroge Latifa.Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les rayons épiceries des grandes surfaces seraient aussi concernés. «Je fais toujours attention en ce qui concerne les produits frais, mais rarement pour le reste. Un jour, j’ai acheté des “Spécial K”, des céréales de régime. Je me suis aperçue que la date était dépassée, mais j’ai tout de même tenté, mais ces dernières avaient un goût de rance, alors je les ai jetées», conclut finalement une consommatrice soucieuse de sa ligne.
Enfin, l’ONSSA rappelle dans son communiqué que pour toute demande d’information (conseils sanitaires, renseignements) ou pour toute réclamation concernant la salubrité ou le contrôle des produits alimentaires, il est possible de contacter son centre de relation, du lundi au vendredi, de 10 h à 14 h au 080 100 36 37. De même les citoyens pourront contacter le centre d’information du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime au numéro 080 020 020 50 pour ce genre de requête.