15 Juillet 2013 À 16:03
D’autres prétendent que Qoraïsch est le nom d’un cheval marin, qui épouvante tout ce qui habite la mer, poissons et autres animaux. Comme Qoçayy et son peuple avaient pris le dessus sur les Khozâ’a, on les avait appelés Qoraïsch par métaphore. Abdallah, fils d’Abbas, a dit à ce sujet le vers suivant : «Qoraïsch qui est (cet animal) qui habite la mer, du nom duquel s’appellent les Qoraïschites».
Donc Qoçayy exerçait le pouvoir, à La Mecque, sur les Qoraïschites et sur les autres. Après lui, le gouvernement passa à ses descendants, de père en fils, d’abord à son fils Abd-Manâf, qui eut pour successeur son fils Hâschim, à qui succéda son fils Abou’l-Motalib, qui le laissa à son fils Abou-Tâlib, nommé aussi Abd-Manâf. La prééminence des Qoraïchites était reconnue par tous les Arabes et l’a été jusqu’à ce jour. Qoçayy, après avoir enlevé le pouvoir aux Khozâ’ites, avait ajouté aux prérogatives du Hidjâba et du Siqâya quatre autres attributions, à savoir : le Rifâda, le Nîrân, le Liwa et le Nadwa… Quiconque réunissait entre ses mains ces six prérogatives avait le gouvernement de La Mecque. Le Rifâda consistait dans l’attribution de nourrir les pèlerins, comme nous avons dit que le faisait Qoçayy, chaque année, en traitant les riches et les pauvres, un soir à Mouzdalifa, l’autre soir à La Mecque..
En effet, le jour où les pèlerins vont à Arafât, restant toute la journée jusqu’au coucher du soleil, sur pied, sur le sommet de la montagne d’Arafat, à prier, personne n’a le temps de préparer le repas du soir. Il réunissait tous les pèlerins et tous mangeaient à satiété et se couchaient ensuite. Puis, à la fin du pèlerinage lorsqu’ils faisaient les dernières tournées à La Mecque, il les traitait de la même façon et donnait à tous les pauvres des provisions de voyage autant qu’il leur en fallait jusqu’à leur retour dans leur pays. Cette distribution de nourriture s’appelle rifâda, car le verbe rafada veut dire «donner du secours». Cette coutume s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui : le sultan fait donner un repas à Mouzdalifa et fait distribuer aux pèlerins pauvres des subsistances.
Khaïzerâne, la mère de Haroun ar-Raschid, donnait ce repas chaque année, et après elle, Zebidé, femme de Haroun ar-Raschid, fille de Dja’far al-Mançour ; ensuite Scha’b, mère de Mouqtadir. Le Nîrân est l’éclairage par des feux, lorsque les pèlerins reviennent, dans l’obscurité de la nuit, d’Arafat, afin que personne ne s’égare sur la route de Mouzdalifa.
Le Liwa (drapeau) consistait dans la pratique suivante : chaque fois que Qoçayy faisait partir de La Mecque une expédition guerrière, il mettait à la tête de l’armée un chef qui recevait de ses mains le drapeau, une pièce d’étoffe de soie blanche que Qoçayy lui-même attachait au bout d’une lance comme signe de commandement. Cette coutume se perpétua depuis lors parmi les descendants de Qoçayy et fut aussi maintenue par le Prophète qui, chaque fois qu’il envoyait un général contre une ville, attachait de ses propres mains le Liwa. Le Nadwa ou conseil était une institution qui avait également été établie par Qoçayy. Pour toute affaire qu’il voulait entreprendre, il réunissait les Qoraïschites et les principaux habitants relativement aux affaires des citoyens. Elle n’avait de force si elle n’avait été délibérée dans la maison de Qoçayy où ils se réunissaient en conseil appelé Nadwa. Qoçayy avait acheté, à cet effet, une maison à côté du temple qui reçut le nom de Dâr-en-Nadwa et cette maison appartenait aux Qoraïschites. (A suivre…)