Fête du Trône 2006

Traduction et adaptation: «Les contes des frères Grimm» en langue marocaine

06 Avril 2013 À 18:22

Il a publié des poèmes, des nouvelles et des études en langue allemande dans des revues spécialisées. Il a traduit plus de 300 ouvrages, surtout économiques, juridiques et techniques dans le cadre de sa profession en tant que traducteur professionnel, dont plus d’une quarantaine à l’arabe. Les contes n’ont cessé de nous fasciner depuis le début de notre existence ; cela est dû aussi bien à leur simplicité qu’à leur message inusable, vu le caractère interchangeable des personnages. On peut parler ainsi d’un patrimoine universel d’une grande vision humanitaire et pédagogique.Si on raconte et lit des contes, cela signifie élargir son horizon, développer sa personnalité, son comportement social et sa compétence communicative, et ainsi enrichir ses connaissances. Grâce au fait d’être toujours raconté et transmis de génération en génération, on a su comprimer la sagesse pratique imagée de toute l’humanité dans ces récits fabuleux et féeriques. Et la vérité n’est jamais loin des textes consumés.

Les contes fortifient considérablement notre faculté de concentration et nous enlèvent pour nous faire vivre dans un monde fantastique, plein de joie et de divertissement. Les contes stimulent d’une manière ou d’une autre notre créativité d’enfant ou d’adulte. Sans contes, le monde serait bien pauvre en valeurs morales et idéaux, couleur de fond de chaque société civilisée. Et si jamais le politique fait parfois échec à la compréhension, les contes peuvent jouer le rôle de butoir pour toutes sortes de conflits des générations et des cultures, que nous n’avons pas su surmonter jusqu’à présent. Les contes sont bien nos rêves de toujours et il n’y a pas une nuit sans conte, sans rêve, substrat du conte par excellence. Tous les problèmes soulevés dans les contes sont nos problèmes d’aujourd’hui et de demain ; ils représentent l’éternel va-et-vient des questions de l’homme, sans désemparer : d’où je viens ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Le point fort des contes c’est leur caractère intemporel. Ils nous font peur et nous emprisonnent dans leur monde, nous libèrent pourtant de nos maux et de nos complexes. Presque tous les contes connaissent un heureux dénouement et nous suggèrent ainsi que notre vie est bien maîtrisable si on sait s’y prendre. Les contes possèdent aussi des vertus curatives, aussi bien pour l’enfant que pour l’adulte. Par le biais des contes, on est en état de découvrir ses fantasmes, angoisses et aspirations.Les contes nous aident à accepter l’état des choses par contraste, à nous détendre tout en nous bouleversant. Ils ne nous laissent jamais indifférents. Le microcosme de notre existence. Quant à la traduction, il faut admettre qu’elle est de plus en plus accentuée, grâce au progrès technologique dans les domaines de l’informatique et de la communication. Dans un monde globalisé, les langues étrangères vivantes sont devenues une compétence de base afin d’être en mesure de répondre aux exigences de la mobilité et de l’employabilité.

De plus, la compétence plurilingue est devenue aussi bien une dimension civilisationnelle que culturelle et utilitaire. La langue de communication n’est pas seulement un outil, mais aussi un vecteur d’une identité et d’une culture qu’on devrait préserver et sauvegarder tout en écrivant, traduisant et adaptant dans notre langue maternelle vivante. La traduction a toujours été la locomotive pour tout genre d’essor économique, culturel, scientifique et social. Le Japon a regagné par exemple le camp des grandes nations grâce à la traduction de plus de 200 000 titres scientifiques après la 2e Guerre mondiale. En Turquie, un pays islamique qui a opté pour les caractères latins sans aucun complexe, on traduit chaque année plus de 1 500 titres, alors que dans tous les pays de langue arabe, Afrique du Nord et Moyen-Orient, on ne traduit pas plus de 330 titres.Encore une fois en Turquie, nous avons une production de plus de 20 000 titres chaque année, alors qu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, nous n’avons que 14 000 ouvrages pour plus de 300 millions d’habitants. Pourquoi ? C’est assez facile, parce que la Turquie a su valoriser la langue populaire locale et ainsi mobiliser toutes les ressources humaines. La langue a été par la suite développée, officialisée, tout en devenant un élément clé de développement, d’innovation, d’essor économique et culturel. Entre-temps, les Turcs ont envahi le monde, deuxième producteur après les USA, grâce au grand succès des télénovelas en langue turque, et il n’y a pas que la langue turque qui en profite, mais toute une panoplie d’outils de culture et de produits y vont avec. L’adaptation est par rapport à la traduction une sorte de nouvelle création ; elle assure ainsi une certaine liberté et une nette démarcation du texte de départ. Elle représente une touche significative d’émancipation et un degré important de maturité par rapport au texte de départ.

Et si on adapte un texte d’une manière générale, on est plus focalisé sur les besoins du lecteur pour lequel on crée une atmosphère locale plus intimiste, afin qu’il puisse se retrouver facilement et accepter l’œuvre proposée avec moins de réticence. L’adaptation nécessite une implication plus engagée et profonde de l’adaptateur, si l’on peut dire du médiateur. La traduction est une commande, un ordre, l’adaptation, elle, est une passion, un devoir spirituel. La traduction est focalisée sur l’auteur, le donneur d’ordre, l’adaptation sur le lecteur et ses besoins présumés, sa psychologie, son entourage, son horizon, son aspiration et ses connaissances du monde. L’adaptation est une réécriture créative du texte de départ. L’idée principale est sauvegardée, toutefois, dans une nouvelle tenue stylistique et linguistique à vocation locale. L’adaptation est un genre concurrent à la traduction par lequel l’adaptateur substitue la réalité sociale et culturelle du texte de départ à une réalité similaire dans le texte d’arrivée. Aussi bien l’auteur que le texte de départ seront pérennisés dans une langue d’arrivée et dans un monde qui leur était jusqu’à présent étranger. Dorénavant, la nouvelle réalité relève de la compétence du texte d’arrivée. Afin de garantir une certaine cohérence, le choix de l’écriture en langue marocaine est primordial, vu les différents avantages déterminants qu’elle offre : • sa connivence avec un public le plus large possible,• son aspect unificateur, • une source de fierté, de joie et d’amour-propre,• un remède contre toute sorte de marginalisation et d’exclusion, • la promotion de la participation effective et de l’implication de tout un chacun,• la vulgarisation du monde de la connaissance et des sciences, • l’amélioration de la productivité intellectuelle et de la compétitivité, • l’initiation à la culture et civilisation marocaines. • la promotion du rayonnement de la culture et de la civilisation marocaines.

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