Naissance de SAR Lalla Khadija

Les espaces verts font grise mine

● Les espaces verts ne représentent pas plus de 1% de la superficie totale de la ville.
● Sur les 10 projets de réaménagement de parcs programmés pour 2010, seuls 6 ont vu le jour.
● Les quelques jardins de la ville deviennent pour la plupart des repaires de voleurs et de vagabonds.

La métropole ne dispose que de 2 m² d’espaces verts par habitant en moyenne, loin des 12 m² recommandés par l’OMS.

29 Mars 2013 À 17:18

Casablanca est une ville qui est bien plus connue pour ses immeubles que pour ses espaces verts. Pourtant, les lieux de détente dans la ville blanche sont nombreux, mais ils sont mal entretenus. C’est le cas du parc de jeu Yasmina fermé l’année dernière. Le jardin de l’Hermitage dispose également d’équipements sportifs et d’une collection botanique usés. S’ajoutent à ces espaces le parc de la Ligue arabe et d’autres jardins qui entourent les centres administratifs, tels que les préfectures de Hay Hassani, Ben M’Sick et d’Aïn Sebaâ.Le nombre des espaces verts varie selon les quartiers. Ceux-ci ne représentent en effet pas plus de 1% de la superficie totale de la ville ! Pire encore, la métropole dispose de moins de 2 m² par habitant en moyenne, loin des 12 m² recommandés par l’Organisation mondiale de la santé et très loin derrière les 20 m² dont disposent les villes de Paris et de New York. Un chiffre insuffisant pour une métropole qui compte plus de 5 millions d’habitants.

«Certes, 2 m² d’espace vert par habitant, c’est insignifiant par rapport aux normes internationales, mais il ne faut pas oublier que ces statistiques ne tiennent compte que des espaces publics de la ville en oubliant les jardins privés», confie Abdelghani Sadiki, chef de la division des espaces verts de la ville de Casablanca. Et d’ajouter que la répartition des espaces verts à Casablanca varie aussi selon les quartiers. À titre d’exemple, l’arrondissement de Hay Mohammadi ne dispose que de 0,35 m² d’espace vert par habitant. Ce chiffre est incomparable avec les 5 m² dont dispose le quartier de Californie. Aujourd’hui, la qualité de vie dépend très largement de l’offre en espaces verts, notamment dans les quartiers résidentiels à forte densité. La ville de Casablanca compte plus de 382 hectares d’espaces de verdure, dont les principaux sont ceux de la Ligue arabe, de l’Hermitage, et de Murdoch. Entourés de quartiers résidentiels, ils ont une fonction d’espaces verts de proximité. Ces derniers sont d’une très grande importance pour les habitants, mais ils ne sont pas nombreux et leurs superficies sont relativement petites.

«Trouver des terrains conçus pour les jardins et parcs est désormais une tâche difficile, nous procédons à la plantation d’arbres par alignement sur plusieurs boulevards de la ville. Nous sommes aussi en cours de réhabilitation de certains parcs, tels que ceux de Chabab à Ben M’sick, dont les travaux sont à 75% de réalisation, le jardin d’accès à Sidi Bernoussi où nous avons presque finalisé les travaux et aussi le “Parc de la capitale islamique” et le grand parc de la Ligue arabe, dont le réaménagement coûtera entre 100 et 120 millions de dirhams».

Le gardiennage s’impose

Faute de sécurité et de gardiennage, les parcs et jardins publics de Casablanca se transforment souvent en lieu dangereux à la nuit tombée, en repaire de voleurs, d’ivrognes ou en lieux de prostitution. Il n’est pas rare par conséquent de trouver le lendemain matin les traces du passage de ces individus : bouteilles d’alcool cassées, préservatifs usagés, vêtements sales et déchirés, odeur d’urine, etc. «Les problèmes de manque d’entretien et d’insécurité au sein des jardins de Casablanca sont malheureusement fréquents, c’est pour cela qu’un projet de gardiennage a été mis en œuvre.

En effet, entre 70 et 100 agents de gardiennage sont mobilisés quotidiennement dans seize parcs de la ville, notamment ceux de l’Hermitage, Sidi Bernoussi et Aïn Chock. Ils sont chargés de veiller jour et nuit à la sécurité des citoyens», affirme Abdelghani Sadiki.Outre les problèmes d’insécurité, des décharges sauvages se trouvent au bord de quelques jardins de la ville, dont celui de l’Hermitage, de Bernoussi, de la Ligue arabe, pour ne citer que ces trois. «Des citoyens s’amusent à poser leurs déchets n’importe où et ne contribuent en rien à faire valoir les efforts des différentes communes urbaines de la ville», souligne un habitant de la métropole. Casablanca ne manque pas de ressources et de richesses, alors le vœu est formulé pour que chacun de nous fasse preuve de responsabilité pour les préserver. 

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