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La «troïka» veut évaluer le nouveau plan de rigueur

Une mission technique de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international à Lisbonne pour analyser les mesures présentées par Lisbonne.

L’économie portugaise doit se contracter cette année de 2,3% et le chômage dépasser le taux record de 18%.

06 Mai 2013 À 15:41

La «troïka» représentant les créanciers du Portugal va évaluer à partir de mardi le nouveau plan d’austérité du gouvernement de centre droit qui prévoit notamment la suppression de 30 000 emplois de fonctionnaires et l’allongement de leur temps de travail. «À partir de mardi, une mission technique de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) sera à Lisbonne (...) pour analyser avec le gouvernement les mesures présentées par le Premier ministre», Pedro Passos Coelho, vendredi dernier, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

M. Passos Coelho a détaillé dans un discours au pays les mesures qu’il comptait prendre pour réaliser des économies de 4,8 milliards d’euros à l’horizon 2015. L’approbation de ce plan par la «troïka» des bailleurs de fonds doit permettre de débloquer une nouvelle tranche d’aide de 2 milliards d’euros dans le cadre du plan d’aide international de 78 milliards d’euros dont le Portugal bénéficie depuis mai 2011. M. Passos Coelho a notamment annoncé le report de l’âge du départ à la retraite à taux plein de 65 à 66 ans et un projet de contribution spéciale sur les pensions de retraite qui épargnera les plus modestes.

Il a aussi annoncé l’allongement du temps de travail des fonctionnaires de 35 à 40 heures pour les aligner sur le secteur privé, précisant qu’il souhaitait le départ volontaire de quelque 30 000 fonctionnaires sur un total d’environ 700 000. Le Premier ministre a appelé les partenaires sociaux et les partis politiques au dialogue sur ce nouveau plan de rigueur affirmant que les nouvelles mesures pourraient être «remplacées par des alternatives crédibles». Des négociations avec les deux principaux syndicats, la CGTP, proche du Parti communiste, et l’UGT, lié au Parti socialiste, la principale formation de l’opposition, devaient commencer lundi. Mais les premières réactions ont été plutôt négatives, le secrétaire général de la CGTP, Armenio Carlos, estimant que les nouvelles mesures allaient «creuser la récession et le chômage».

L’économie portugaise doit se contracter cette année de 2,3% et le chômage dépasser le taux record de 18%. Le Parti socialiste s’est également montré très critique, soulignant que l’excès d’austérité avait déjà placé le pays «au bord de la tragédie sociale».

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