Mondial de l'Automobile 2006

Obama plaide en faveur de deux États palestinien et israélien

Le Président américain Barack Obama rencontrait jeudi à Ramallah le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, dans une atmosphère de désenchantement, peu après des tirs de roquettes de Gaza.

Le Président américain Barack Obama a affirmé jeudi que les Palestiniens méritaient leur propre État.

21 Mars 2013 À 19:01

Le Président américain Barack Obama a affirmé jeudi que les Palestiniens «méritent leur propre État», lors d’une conférence de presse conjointe avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie). «Je suis revenu en Cisjordanie parce que les États-Unis sont profondément engagés en faveur de la création d’un État de Palestine indépendant et souverain», a affirmé M. Obama qui visite Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, pour la première fois en tant que Président américain.

Il a également souligné que «la possibilité d’une solution à deux États» israélien et palestinien «continuait à exister», en critiquant la colonisation israélienne qui «ne fait pas avancer la paix». «Sur la base des conversations que j’ai eues avec le Premier ministre Netanyahu et le président Abbas, la possibilité d’une solution à deux États continue à exister», a déclaré M. Obama. «Nous ne considérons pas la poursuite de la colonisation comme constructive, adéquate, ou de nature à faire avancer la cause de la paix», a ajouté le Président américain, indiquant néanmoins que la question devrait être réglée lors de pourparlers de paix et non par un gel de la construction, comme l’exigent les Palestiniens.

M. Abbas a assuré pour sa part que les Palestiniens étaient «prêts à appliquer leurs engagements requis par le processus de paix afin de parvenir à une solution à deux États, la Palestine et Israël». Mais il a réaffirmé que la colonisation était un obstacle «catastrophique sur le chemin de la paix».Barack Obama a été accueilli jeudi matin par Mahmoud Abbas et un parterre de dirigeants palestiniens, avant d’entamer des entretiens qui ont duré une heure et demie.

Le Président américain devait également rencontrer le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, avant de se rendre par la suite à Beit Lahem pour visiter la basilique de la Nativité. Le processus de paix et la situation dans la région étaient au centre des discussions, selon des sources palestiniennes. Au même moment, quelque 150 manifestants ont tenté de s’approcher du complexe présidentiel, protégé par un important dispositif de sécurité, en brandissant des banderoles sur lesquelles on lisait : «Obama, tu n’es pas bienvenu ici» ou «Obama quitte Ramallah».

Lors d’une manifestation pour la réouverture d’une rue fermée à la circulation des Palestiniens mercredi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, plusieurs dizaines de personnes arboraient des masques à l’effigie de Barack Obama et des photos de Martin Luther King, brandissant une banderole libellée «Arrêtez l’apartheid».Auparavant, en début de matinée, un groupe armé de la bande de Gaza, territoire contrôlé par le mouvement Hamas, a tiré deux roquettes qui se sont abattues dans le sud d’Israël sans faire de blessé. Obama a condamné jeudi le tir de deux roquettes contre Israël. «Nous avons encore vu (ce matin) la menace de Gaza avec ces roquettes. Nous condamnons cette violation d’un important cessez-le-feu qui protège les Israéliens comme les Palestiniens», a déclaré M. Obama en faisant référence à la trêve conclue fin novembre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.

Dans un démenti, un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, a affirmé que son mouvement «considère cette histoire de tir de roquettes comme de simples accusations israéliennes visant à gagner la sympathie d’Obama et à le monter contre les Palestiniens».Le président américain est le plus important dirigeant à se rendre dans les Territoires palestiniens depuis l’accession de la Palestine au statut d’État observateur à l’ONU le 29 novembre dernier, à laquelle les États-Unis se sont opposés.

Barack Obama a prévenu que son voyage, le premier de son second mandat, était d’«écouter», mais pas de lancer d’initiative de paix israélo-palestinienne, alors que les pourparlers qu’il avait relancés en septembre 2010 ont tourné court moins d’un mois plus tard. De leur côté, revenus des espoirs de paix soulevés par le président américain au début de son premier mandat, les Palestiniens espèrent de sa visite des mesures concrètes pour améliorer leur sort face à l’occupation israélienne.

Dans une tribune publiée par le quotidien israélien Haaretz, le négociateur palestinien Nabil Chaath a appelé le président américain à «des décisions fermes et courageuses avant qu’il ne soit trop tard», l’exhortant à renoncer à ses «appels à la reprise d’un processus de paix vide de sens».

Copyright Groupe le Matin © 2025