11 Juillet 2013 À 18:20
«Les jolies colonies de vacances, merci papa, merci maman...», sauf qu’en réalité, votre enfant n’est pas très motivé... Et si c’était tout simplement parce qu’il ne sait pas ce que c’est ! Règle numéro un : «ne jamais inscrire son enfant en colonies de vacances sans lui en avoir parlé auparavant», avertit Houda Hjiej, pédopsychiatre. On lui soumet l’idée, puis on le laisse réfléchir quelques jours voire quelques semaines. La décision doit se prendre en famille, après une discussion approfondie et argumentée. «Cela permettra aussi à l’enfant de ne pas se sentir “jeté” en colonie», souligne la pédopsychiatre. Les colonies de vacances présentent un intérêt sur le plan de la santé physique. Les enfants peuvent bénéficier d’une alimentation variée et équilibrée combinée à des activités physiques de toutes sortes, mais aussi d’un temps de sommeil qui répond à leurs besoins (l’heure du coucher notamment est en moyenne moins tardive que lors des vacances familiales).
«Les colonies de vacances sont un véritable lieu d’apprentissage pour les enfants. C’est l’occasion pour lui de vivre de nouvelles expériences avec des règles souvent très différentes de celles de la maison», poursuit la même source.En effet, le séjour permettra le développement de sa propre autonomie, comme ranger ses affaires, se brosser les dents, se laver, etc., chose qu’on l’obligera à faire en colonie et qu’il ne faisait pas forcément à la maison. De plus, la colonie «développe aussi l’intégration sociale, l’occasion pour l’enfant d’apprendre à vivre en communauté, à partager avec des personnes autres que les siens et à trouver sa place au sein du groupe», affirme la pédopsychiatre.
En mettant l’enfant en contact avec d’autres du même âge que lui, mais aussi de jeunes adultes (les moniteurs) qui sont autant de nouveaux modèles possibles pour la construction de leur personnalité.Enfin, elle peut aussi aider l’enfant à retrouver confiance en lui. En effet, certains enfants se sentent «déclassés», à cause de leurs lacunes scolaires ou de leur manque d’estime. Mais personne n’est bon partout et l’enfant pourrait se découvrir des compétences dans d’autres domaines : jeux, sports, ou autres activités ce qui peut alors le rendre populaire auprès des enfants ou des animateurs.
Pour «préparer» son enfant à cette expérience, on peut tout d’abord l’envoyer quelques jours chez ses grands-parents, un oncle ou une tante, pour qu’il s’habitue progressivement à la séparation et aborde au mieux la colonie de vacances. Cependant, il est vrai que la famille reste pour lui, des gens connus de son entourage. Ce qui n’est pas le cas avec les moniteurs de la colonie de vacances ou les autres enfants. Dans ce cas, pourquoi ne pas envisager de le faire partir avec son frère ou sa sœur, ou mieux, avec son meilleur copain ? Cela l’aidera certainement à lui donner envie de vivre cette aventure. N’hésitez donc pas à en parler avec les mamans de ses copains pour savoir si l’une d’entre elles serait intéressée. Notre spécialiste propose également de «parler avec l’enfant, de lui faire rencontrer des jeunes de son âge ayant déjà vécu la même expérience, ou le cas échéant, de lui montrer des photos de l’endroit où il va aller, ce qui l’aidera à se projeter». Si c’est un non catégorique, mieux vaut abandonner l’idée ! Le plus beau des séjours que vous pourrez lui offrir sera raté. «Forcer un enfant, qui n’est pas prêt à se séparer à aller en colonie de vacances, peut augmenter ses angoisses et est souvent à l’origine de l’échec de cette expérience», déclare la spécialiste.
Essayez de comprendre la raison de son refus, cela vous servira l’année suivante à mieux «vendre votre projet». À savoir, l’angoisse de la séparation touche également les enfants les plus motivés. Ils en rêvent depuis des mois et sont au début très enthousiaste à cette idée. Mais à l’approche du départ, ils ne veulent plus quitter leurs parents. Maux de ventre, perte d’appétit, troubles du sommeil… Une situation qui pourrait rappeler aux parents la première entrée en maternelle de leur enfant.
Dans ce cas de figure, pas question d’annuler le séjour pour autant, l’enfant a juste besoin d’être rassuré. Quand ce ne sont pas les enfants qui appréhendent la séparation, ce sont leurs parents. En effet, si les «au revoir» sont des moments déchirants pour l’enfant, ils le sont parfois aussi pour les parents. Ainsi mieux vaut être très sobre dans les effusions au moment du départ. «Souhaitez-lui de bonnes vacances et demandez-lui de vous passer un coup de fil, si possible, dès son arrivée. Puis tournez les talons...», indique la pédopsychiatre. Voyez avec les organisateurs ce qui se fait au niveau de la communication : appels téléphoniques réguliers, courrier… «Loin de vous, votre enfant ne doit ni se sentir oublié, ni, à l’inverse, trop surveillé», conclut finalement la spécialiste.
❶ À partir de quel âge peut-on laisser son enfant partir en colonie de vacances ?Juger qu’un enfant est prêt ou pas à partir en colonie de vacances va dépendre de sa maturité psycho-affective et non de son âge réel. La capacité des parents à laisser partir leur enfant est aussi un élément important à prendre en considération.
❷ Est-il obligatoire de consulter son enfant avant de l’y inscrire ? Pourquoi ?On ne peut pas organiser les vacances de ses enfants sans leur en parler. C’est d’autant plus important qu’il est question de séparation entre l’enfant et ses parents. En parler avec l’enfant va lui permettre de se préparer avec ses parents à cette expérience nouvelle et permettra aussi aux parents d’évaluer la capacité de l’enfant à se séparer et de répondre à ses inquiétudes.
❸ Comment réussir à le motiver ?Si les parents sont convaincus et prêts pour la séparation, la tâche sera plus facile. Cependant, le fait de prendre le temps d’en parler avec l’enfant, de lui faire rencontrer des enfants qui ont déjà vécu la même expérience, de lui montrer des photos de l’endroit où il va aller va l’aider à se projeter. Mais la motivation de l’enfant va surtout dépendre de ses capacités à se séparer, de ses degrés d’autonomie et enfin des qualités de socialisation de l’enfant
❹ Comment bien vivre la séparation (au moment du départ et tout au long du séjour) ?Les enfants ont besoin de repères pour se sentir en sécurité. Il est important que soit préparé avec l’enfant les modalités de communication qu’il pourra avoir avec ses parents. Tous en respectant les règles du milieu où il va séjourner. Le fait de savoir à quel moment il peut contacter ou pas ses parents, le faite d’avoir un référent adulte auquel il peut s’adresser si les choses deviennent difficiles pour lui, peut aider l’enfant à se rassurer.
❺ Pourquoi envoyer son enfant en colonie de vacances ?Les colonies de vacances sont un véritable lieu d’apprentissage pour l’enfant. C’est l’opportunité pour lui de vivre de nouvelles expériences avec des règles souvent très différentes de celles de la maison. Il va devoir apprendre à surmonter seul ses difficultés et à découvrir son espace de liberté. C’est aussi l’occasion d’apprendre à vivre en communauté, à partager avec des personnes autres que les siens et à trouver sa place au sein du groupe.
❻ Tous les enfants peuvent-ils partir en colo ?Forcer un enfant qui n’est pas prêt à se séparer à aller en colonie de vacances peut augmenter ses angoisses et est souvent à l’origine de l’échec de cette expérience. Pour certains enfants, le fait d’envoyer l’enfant avec un copain peut l’aider par mécanisme d’identification. Cependant, pour d’autres cela reste difficile et dans ce cas il vaut mieux laisser le temps à l’enfant pour se préparer à cette séparation
❼ Quelle serait la durée idéale du séjour ?Il n’y a pas de règle concernant la durée du séjour, cela dépend surtout de l’âge de l’enfant et de ce que les parents vont pouvoir convenir avec lui. Cependant, pour les enfants encore jeunes, il est souhaitable pour une première expérience de commencer par des durées courtes.