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Damas forme des milices pour commettre des massacres

Selon l’ONU, les meurtres perpétrés par des Comités populaires ont parfois pris des connotations interconfessionnelles.

La plupart des rebelles combattant le régime sont des musulmans sunnites.

11 Mars 2013 À 17:37

Le régime syrien de Bachar al-Assad se servirait de milices, y compris de Comités populaires formés par les habitants dans certaines régions, pour perpétrer des massacres, selon un rapport des enquêteurs de l’ONU présenté lundi au Conseil des droits de l’Homme. «Les massacres qui auraient été perpétrés par des Comités populaires ont parfois pris des connotations interconfessionnelles», précise ce rapport de dix pages de la Commission d’enquête internationale et indépendante de l’ONU.La plupart des rebelles combattant le régime sont des musulmans sunnites, alors que le pouvoir est aux mains de la communauté alaouite, la minorité religieuse à laquelle appartient al-Assad, ramification de l’islam chiite.

Les enquêteurs ont «reçu des témoignages cohérents de personnes qui affirment avoir été harcelées et parfois arrêtées arbitrairement par des membres de ces comités parce qu’ils provenaient de régions perçues comme étant «en faveur de la révolution»», lit-on aussi dans ce document.Le rapport assure que certains des Comités populaires, créés par les habitants face aux «groupes armés anti-gouvernement et groupes criminels», auraient été «formés et armés par le gouvernement» pour ensuite participer à des «opérations militaires».Selon les témoins interrogés par les enquêteurs, les membres des Comités populaires sont souvent décrits comme des Chabihas (des milices pro-Assad).

Les enquêteurs de l’ONU distinguent toutefois les deux groupes, précisant que «les milices affiliées au gouvernement et les forces paramilitaires, y compris la milice Chabiha et les Comités populaires locaux, qui agissaient initialement comme groupe d’autodéfense au sein des communautés pro-gouvernementales, viennent régulièrement renforcer les forces du gouvernement».

Selon les enquêteurs, le régime a récemment commencé à intégrer ces Comités populaires, avec d’autres groupes, au sein d’une nouvelle force paramilitaire appelée «Les Forces de défense nationale». Les enquêteurs de l’ONU ont par ailleurs déploré la «dramatique érosion» des régions sûres dans le pays ces deux derniers mois, accusant une fois de plus les deux parties de crimes de guerre.

Le conflit syrien ne cesse de s’enliser. L’État islamique en Irak (ISI), branche d’Al-Qaïda dans le pays, a revendiqué l’embuscade qui a coûté la vie à 48 soldats syriens et neuf gardes irakiens dans la province irakienne d’al-Anbar la semaine dernière, selon un communiqué publié sur des sites jihadistes lundi. «Dans le désert de la province d’al-Anbar, des équipes armées ont réussi à décimer un convoi de l’armée safavide et ses véhicules» qui transportaient des «membres de l’armée du régime «noussaïri» (terme péjoratif désignant les Alaouites, la minorité dont est issu Bachar al-Assad, NDLR) et des «chabiha»», des miliciens pro-régime, indique la branche irakienne du réseau extrémiste dans ce texte.

Par safavide, l’ISI désigne les organes étatiques irakiens, et par extension le gouvernement dominé par les chiites de Nouri al-Maliki, qu’elle considère comme inféodés à l’Iran.L’embuscade avait été tendue en plein désert dans cette province de l’ouest de l’Irak, à majorité sunnite, le 4 mars dernier. Les victimes, des soldats blessés, avaient franchi la frontière au point de passage de Rabiyah, au nord de l’Irak, pour fuir les combats très violents qui se déroulaient du côté syrien.Les militaires syriens avaient été transférés par les autorités irakiennes de la province de Ninive vers Bagdad et retournaient vers la frontière quand l’attaque a eu lieu.

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