01 Février 2013 À 19:09
Contrairement aux écoles ordinaires, les écoles qui dispensent un enseignement spécialisé ne sont pas nombreuses. Au niveau du Grand Casablanca, pour les parents dont l’enfant souffre d’un handicap, l’inscription dans une école s’avère souvent être un véritable parcours du combattant. En effet, en plus de trouver une école dans laquelle il y a encore des possibilités d’accueil, il faut encore que celle-ci dispense un enseignement qui réponde aux besoins de l’enfant et offre un projet pédagogique adapté à celui-ci. Les centres d’accueil se trouvent éloignés du domicile de l’enfant et il est souvent obligé de parcourir des dizaines de kilomètres pour pouvoir suivre sa scolarité.
En tant que structure défendant les droits des personnes handicapées, l’Association des parents et amis d’enfants inadaptés (APAEI) a été interpellée par des parents qui lui ont fait part des désagréments que rencontrent leurs enfants sur le chemin de l’école.Si pour certains d’entre eux, les trajets en bus se passent très bien, pour d’autres, par contre, ceux-ci sont trop longs et souvent pénibles, et pourtant, ils n’ont, pour la plupart, pas d’autres solutions que d’utiliser le service de transport scolaire pour se rendre à l’école. «Les parents, notamment ceux issus de milieux défavorisés n’ont pas les moyens d’assurer le transport de leurs enfants. Ils sont obligés d’attendre le bus de l’association. En outre, le trajet est souvent long et pénible, notamment à cause des embouteillages. Le nombre d’enfants transportés par bus scolaire est aussi en croissance continue. Ceci ne rend pas le trajet plus agréable», explique Ali Redouane, président de l’APAEI.
Il est à noter que les enfants à besoins spécifiques nécessitent une attention particulière, car si le transport est encombré, ils ne peuvent pas jouer et peuvent arriver énervés à l’école. Face à cette situation, l’APAEI prévoit l’acquisition d’un nouveau bus pour remédier à l’encombrement des transports, notamment après l’augmentation de la capacité d’accueil. L’association a également conclu des partenariats avec des préfectures du Grand Casablanca afin de faciliter l’accès des enfants habitant loin du centre-ville à un enseignement approprié. C’est ainsi qu’elle a conclu un contrat de partenariat avec la préfecture de Nouaceur. Selon cette convention, le centre d’aide médicale, psychologique et d’intégration sociale pour les filles bénéficiera d’une subvention financière afin d’achever les travaux de réhabilitation et de réaménagement du centre multidisciplinaire dans l’espoir qu’il puisse ouvrir l’année prochaine. «Au cours de la saison 2011-2012, nous avons augmenté et varié les activités au profit des enfants adhérents. Cette saison a connu la participation de l’association en plusieurs projets et l’achèvement des projets qui étaient à l’arrêt. Nous avons aussi conclu de nouveaux partenariats dans le cadre de l’INDH avec plusieurs acteurs dans le domaine associatif et les autorités responsables de la gestion de la chose locale au sein de la ville de Casablanca afin de subventionner des enfants à besoins spécifiques issus de familles défavorisées», apprend-on auprès de l’association.
L’association a renouvelé l’accord de partenariat avec le ministère de tutelle en respectant les nouvelles conditions imposées par celui-ci. «Les parents ont eu également un rôle fédérateur dans la conclusion de ces accords. Ils ont su défendre les droits de leurs enfants en organisant des réunions et des sit-in devant le siège de l’association et du ministère de tutelle», souligne l’APAEI. Et d’ajouter que ces parents ont transmis leurs messages et ont bien expliqué les conséquences de l’absence d’un soutien financier sur leurs enfants.
Dans le même contexte, des parents d’enfants résidant à Sidi Moumen menacent de mener un mouvement de protestation contre un élu qui leur a promis l’installation d’un centre spécialisé à proximité. «Le trajet entre Sidi Moumen et le quartier Palmiers où se trouve l’association est trop long pour les enfants ainsi que pour les parents qui doivent les accompagner», affirme Ali Redouane.La scolarisation des enfants à besoins spécifiques n’est pas toujours évidente. Le transport, les frais de scolarité, le suivi médical… sont autant de problèmes qui se posent aux parents. «Malgré le retardement des subventions, le centre a continué l’étude des dossiers d’intégrations déposés par les familles nécessiteuses en parallèle avec l’accompagnement et l’orientation de ces familles», souligne l’APAEI.En effet, l’association a ouvert ses portes à plus de 100 enfants issus de familles défavorisées grâce à la création de partenariats avec les différentes préfectures et avec la participation de l’INDH.