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Création d’un Front de salut national

Une autorité régionale, locale et populaire serait mise en place pour gérer les affaires du pays, outre la création d’une instance nationale consensuelle.

Une marée humaine de plusieurs milliers de personnes venues de tout le pays a participé aux funérailles de l’opposant assassiné Mohamed Brahmi.

28 Juillet 2013 À 16:16

Jilani Hammami, leader du Front populaire, a annoncé, dans la nuit de samedi à dimanche, que le Front de salut national qui vient d’être créé allait entamer les concertations sur la formation d’un gouvernement de salut national». M. Hammami, qui participait au sit-in des députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC), a ajouté que le front composé des partis du Front populaire et de l’Union pour la Tunisie ainsi que de plusieurs organisations et associations a décidé de passer à «une action de désobéissance civile».

Il a ajouté que «face à l’échec du gouvernement de la Troïka à gérer les affaires du pays à tous les niveaux, le Front a décidé de mener des actes de désobéissance civile pacifique dans toutes les régions du pays et d’investir les sièges des délégations et des gouvernorats par l’organisation de sit-in». «Une autorité régionale, locale et populaire sera mise en place pour gérer les affaires du pays, outre la création d’une instance nationale consensuelle qui procèdera, en concertation avec des experts en droit constitutionnel, au parachèvement de la rédaction du texte de la nouvelle Constitution qui devrait, être soumis, dans les plus brefs délais, à l’approbation de la population par référendum», a-t-il dit.

Les concertations concernant la formation d’un gouvernement de salut national et la désignation d’un chef de gouvernement parmi des personnalités nationales connues pour leurs compétences et neutralité devaient commencer, dimanche, a-t-il fait savoir. «Nous poursuivrons notre sit-in, quel que soit le prix, jusqu’à ce que notre objectif soit réalisé, à savoir la chute du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale constituante», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, des mouvements de protestation se sont poursuivis durant toute la nuit de samedi à dimanche dans la ville de Sidi Bouzid, où un grand nombre de citoyens s’est rassemblé devant le siège de l’Union régionale du travail et la place Bouazizi appelant à la chute du gouvernement et à la dissolution de l’ANC. Dans un climat de tension après l’assassinat de l’homme politique Mohamed Brahmi, natif de cette région, des affrontements ont eu lieu entre un bon nombre de jeunes ayant incendié des pneus et fermé les routes et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc après avoir été agressés par des jets de pierre.

D’autre part, une réunion, qui s’est tenue au siège de l’Union régionale du travail, a été consacrée à l’élaboration d’une liste nominative de la commission de gestion des affaires locales, «la coordination régionale de sauvetage», et regroupant des représentants de l’Union régionale du travail, de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et des Ordres des médecins et des avocats.Samedi, une marée humaine de plusieurs milliers de personnes venues de tout le pays a participé aux funérailles de l’opposant assassiné Mohamed Brahmi, dans un climat tendu, à Tunis, où l’enterrement s’est terminé par des manifestations anti-gouvernementales. La tristesse mais aussi la colère se lisaient sur les visages dans la procession funèbre, partie sous escorte militaire samedi matin du domicile de Mohamed Brahmi.

M. Brahmi, 58 ans, tué jeudi, a été mis en terre à la mi-journée au cimetière d’El-Jellaz dans «le carré des martyrs», aux côtés de Chokri Belaïd, un autre opposant de gauche assassiné en février dernier. Le défunt était accompagné d’environ 10 000 personnes, selon une source policière, alors que les autorités ont déployé un très important dispositif de sécurité.

De nombreux dirigeants syndicalistes et politiques étaient présents, contrairement aux responsables du gouvernement, dont la présence n’était pas souhaitée par la famille. Le Président Moncef Marzouki a chargé le chef d’état-major de l’Armée de terre, le général Mohamed Salah Hamdi, de présider ces funérailles.Opposant nationaliste de gauche, Mohamed Brahmi a été tué de 14 balles tirées à bout portant devant son domicile, sa famille accusant le parti islamiste au pouvoir, Ennahda, qui dément. Le gouvernement a nommément désigné un salafiste jihadiste, ajoutant que la même arme avait servi pour le meurtre de Chokri Belaïd.

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