Fête du Trône 2006

Finie la récré...

29 Novembre 2013 À 18:45

Ce n’est pas parce qu’on est responsable de la gestion locale qu’on est, ipso facto, au-dessus des lois. Bien au contraire, l’élu est censé donner l’exemple de la probité, de la droiture et de l’abnégation. Dans l’absolu, le mandat, local ou national, devra être considéré comme un devoir, et non pas synonyme de passe-droit. Seulement voilà, la réalité est tout autre.

Quand bien même il serait injuste de généraliser. Car, on ne le sait que trop, dans la nature humaine, il y a le bon grain et l’ivraie. Maintenant, tout en faisant la part des choses, il est des situations où ceux qui sont censés occuper des postes pour servir la communauté prennent le parti de s’en servir pour leur propre compte. Du coup, l’État est en droit de faire valoir le binôme de la responsabilité et de la reddition des comptes. C’est ce qui a dû justement se passer avec l’annonce de la révocation d’un certain nombre de responsables de la gestion des affaires locales.Ce n’est certes pas une première, mais c’est le nombre de personnes concernées qui doit faire réfléchir plus d’un.

En effet, si d’habitude, on entend parler d’un élu révoqué par-ci ou d’un responsable devant la Justice par-là, la particularité, cette fois-ci, est qu’il s’agit de sept personnes débarquées en bloc. La décision, elle, émane du Chef du gouvernement et a été signée par le ministre de l’Intérieur. Dans la case des causes, on retrouve, pour ne citer que quelques domaines, des irrégularités en matière d’urbanisme, signature de permis d’habiter pour des constructions qui ne respectent pas les plans autorisés, non-respect des dispositifs réglementant les marchés publics… On connaît la chanson pour l’avoir souvent écoutée : les signatures, entre autres, valent ce qu’elles valent. Et d’aucuns croient trouver la caverne d’Ali Baba en briguant un mandat public.

En toute vraisemblance, la récréation est bel et bien finie. L’État ne badine plus avec les règles et les contrevenants doivent rendre compte de leurs actes. Ce nouveau coup de balai est une déclinaison manifeste de ce principe. Ce qui ne doit pas occulter que d’autres affaires scabreuses suivent leur cours normal dans les salles des tribunaux. Ce n'est pas seulement un signal isolé, mais un faisceau de signaux à l’endroit de celles ou de ceux qui croient que l’immunité est pérenne. Cette nouvelle opération est à considérer comme étant inscrite, dans les faits comme dans sa symbolique, dans le sillage d’un processus d’assainissement appelé à se poursuivre.  

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