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Violents combats à Bangui

Après la fragile accalmie de ces derniers jours, d’intenses tirs d'armes automatiques ont eu lieu dans la nuit du jeudi à vendredi dans un camp militaire de la capitale Bangui où sont basés les soldats français de l'opération «Sangaris» et les troupes de la force africaine. À Bruxelles, le Président français, François Hollande, a évoqué la possibilité d’une intervention de l’Union européenne et que des fonds seraient débloqués.

Amnesty International parle d'un millier de morts en Centrafrique depuis le 5 décembre.

20 Décembre 2013 À 17:12

Alors que la Misca, les forces africaines basées à Bangui, prenait jeudi matin la relève de la Fomac, une jeep de la force africaine a été prise à partie dans l'après-midi. Des soldats tchadiens ont essuyé des tirs d'origine inconnue.

Selon une source militaire citée par Radio France international (RFI), l'accrochage a eu lieu non loin de l'entrée de l'aéroport de M'Poko. Selon un bilan officiel, six soldats tchadiens ont été blessés, dont deux dans un état grave. En raison de la dégradation de la situation et de la résolution des Nations unies, le nombre des troupes tchadiennes en Centrafrique est passé de 350 à 800 soldats.

D’autres échanges de tirs ont eu lieu jeudi soir pendant plusieurs heures au camp militaire de l'aéroport de Bangui, où sont basés les soldats français de l'opération «Sangaris» et les troupes de la force africaine, a appris l'AFP de source militaire française. «Il y a eu des tirs d'armes automatiques pendant plusieurs heures au camp militaire de l'aéroport. C'est confus, ça a eu lieu de nuit.

À ce stade, nous n'avons pas de conclusion sur ce qui s'est passé», a indiqué cette source. RFI, citant des témoins oculaires, Plus au nord de la ville, dans le quartier de Gobongo, les habitants ont été témoins de fusillades entre Anti-balaka et ex-Séléka. Selon des habitants joints sur place, poursuit la radio, ces ex-rebelles Séléka étaient habillés en policiers et en gendarmes centrafricains. Les Anti-balaka («anti-machettes» en sango) sont les milices d'auto-défense chrétienne apparues en République centrafricaine lors de la prise du pouvoir par Michel Djotodia alors que la Séléka est principalement musulmane. Les violences entre chrétiens et musulmans ont fait près d'un millier de morts depuis le 5 décembre à Bangui et en province, selon l'organisation Amnesty International.

Vers l’implication de l’Union européenne

Le Président français François Hollande, cité par l’AFP, a déclaré jeudi espérer que l'opération lancée par la France en Centrafrique devienne une mission européenne grâce notamment à l'envoi de soldats par la Pologne : «Si cette décision se confirme, l'opération pourrait être considérée comme une opération européenne et il y aura des financements», a indiqué François Hollande.

Il a, par ailleurs, salué le soutien logistique très important» apporté par l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, la Pologne, l'Espagne et les Pays-Bas. L'intervention des soldats français et de la Misca a permis de faire cesser les tueries dans la capitale, avec le désarmement toujours en cours des ex-rebelles Séléka et des milices chrétiennes d'autodéfense anti-balaka. Mais la situation reste extrêmement volatile.

Des médiations sont en cours pour apaiser les tensions interreligieuses : «Nous avons rencontré les éléments de la Séléka pour leur dire de calmer leurs éléments ; nous avons pu rencontrer les Anti-balakas, et nous avons essayé de comprendre les raisons de leurs attaques», a fait savoir à RFI Aurelio Gazzera, prêtre de Bozoum.

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