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Les Lions et le Maroc en deuil

Les faits : Le sélectionneur national le plus célèbre de l’histoire du football marocain, Mehdi Faria, s’est éteint mardi, à l’âge de 80 ans. Un décès qui laisse le football national et tous ses supporters orphelins d’un homme qui a réalisé des exploits, encore inégalés.

Feu Mehdi Faria (portant une casquette), entouré de Fernando Hierro (à droite) et Fakhreddine Rajhi (à gauche).

09 Octobre 2013 À 16:13

Le football marocain vient de perdre une figure légendaire. En effet, Mehdi José Faria s’est éteint à l’âge de 80 ans, des suites d’une longue période de maladie. Le nom de Faria était associé à l’âge d’or du ballon rond marocain. En l’occurrence lors de la décennie 1980. Le natif de Rio de Janeiro a débarqué au Maroc, en 1983, pour s’engager avec l’AS FAR. Démarre alors une épopée qui propulse les Militaires en tête du championnat, remportant la Coupe du Trône trois saisons de suite (1984, 1985 et 1986), le championnat du Maroc à trois reprises également (1984, 1987 et 1989), assortis d’une consécration en Coupe d’Afrique des clubs champions, l’actuelle Ligue des champions, en 1985. Le premier titre d’un club marocain au niveau continental. Avec l’équipe nationale, il a atteint des sommets inédits et encore inégalés. Ainsi, la sélection olympique avait atteint les JO de Los Angeles en 1984. Puis, en 1986, les Lions de l’Atlas conquièrent une 4e place en Coupe d’Afrique des nations, en Égypte. Quelques mois seulement avant de devenir la première formation arabo-africaine à atteindre le deuxième tour d’une Coupe du monde au Mexique en 1986. Les Hadaoui, Khayri, Krimau ainsi que Zaki et Timoumi, tous deux Ballon d'or d'Afrique, avaient contraint la Pologne et l’Angleterre au match nul, avant de balayer le Portugal et d’être finalement éliminés, par l’Allemagne, future finaliste du tournoi.

Un entraîneur chevronné et un véritable père

Après le troisième sacre mondial du Brésil en 1970, le football brésilien était dominé par les grands clubs (Santos, Flamengo, Vasco Da Gama…), mais Faria avait choisi Fluminense, pour former les jeunes footballeurs du club. Une politique de formation qui continue d’être suivie, jusqu’à ce jour, dans le club de Rio de Janeiro. Ses méthodes étaient simples à l’assimilation, mais surtout se reposaient sur un aspect très humain et très proche des joueurs.

Ces derniers le lui rendaient bien, en exécutant à la lettre, la moindre de ses consignes. Après la CAN 1988, organisée au Maroc, où les Lions de l’Atlas avaient terminé quatrièmes, Faria tire sa révérence de l’encadrement technique de l’équipe nationale. Petit à petit, Faria allait s’éloigner du monde du football, malgré un dernier come-back, à la tête de l’OC Khouribga, avec qui il atteindra deux finales consécutives de la Coupe du Trône (1994 et 1995). À l’image de la joie qu’il a fait vivre à tous les Marocains, Faria était toujours jovial. La dernière image restera celle d’un vieil homme souriant, comblé par l’hommage qui lui a été rendu à Tanger, vendredi dernier, lors d’un match de gala, entre «ses» Lions de l’Atlas et les anciens du Real Madrid. 

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