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«Sur le chemin de l’école», l’histoire de quatre enfants prêts à tout pour étudier

Les faits : En salle depuis le 28 septembre, «Sur le chemin de l’école» raconte le circuit quotidien de quatre enfants qui affrontent les pires obstacles pour pouvoir se rendre à l’école.

En Inde, Samuel, treize ans et invalide, traverse une véritable épreuve pour se rendre à l’école chaque matin.

01 Octobre 2013 À 14:12

«On oublie trop souvent que l’école est une chance», c’est sur ces mots que commence l’aventure de Jackson, Zahira, Carlos et Samuel. Des enfants venus des quatre coins du monde, pour qui l’accès à l’éducation est quasi impossible.Au Kenya, Jackson, onze ans, parcourt quinze kilomètres, deux fois par jour, pour se rendre à l’école. Accompagné de sa petite sœur, il cavale pendant près de deux heures au milieu de la savane, entre les girafes et les éléphants. Zahira, douze ans, affronte vingt-deux kilomètres pour rejoindre son internat. Quatre heures de marche exténuantes, sur les chemins rocailleux des montagnes de l’Atlas, l’attendent chaque semaine. En Inde, Samuel, treize ans et invalide, traverse une véritable épreuve pour se rendre à l’école chaque matin. Ne pouvant faire usage de ses jambes, ses deux jeunes frères le poussent pendant plus d’une heure à travers les marécages sur un fauteuil roulant bricolé. Carlos, jeune argentin de onze ans, arpente, à dos de cheval, 18 kilomètres au cœur des plaines de Patagonie. Il accomplit cet exploit deux fois par jour, accompagné par sa petite sœur qu’il transporte derrière lui.«Sur le chemin de l’école» nous offre un aperçu du quotidien de ces quatre enfants qui font face à l’impossible dans l’espoir d’avoir un jour, une vie meilleure.

Ambitieux et courageux, ils sont conscients de l’importance de l’éducation et veulent apprendre... à n’importe quel prix. Véritable leçon de vie, ce documentaire rappelle un problème de taille. Car si Jackson, Zahira, Samuel et Carlos, encouragés par leurs parents, ont l’audace d’affronter tous les dangers pour se rendre à l’école, des milliers d’enfants abanbaissent les bras devant la difficulté du périple. Aucun enfant ne devrait avoir à risquer sa vie pour aller à l’école, et pourtant… 


Questions Par Pascal Plisson, réalisateur du film «Tout est réel dans ce documentaire, je n’ai fait que suivre ces enfants»

La difficulté d’accès à l’école, vécue par de nombreux enfants à travers le monde, est un sujet qui a été plusieurs fois abordé, notamment par la voie du documentaire, pourquoi avoir choisi d’en reparler maintenant ?

Tout est parti d’une rencontre. J’habitais au Kenya, je faisais du repérage pour un autre film quand j’ai croisé un petit garçon avec un cartable. Il dormait dans la nature la nuit et se rendait à l’école le jour. J’ai été touché par cette rencontre et j’ai voulu en faire un film. C’est aussi l’occasion de rappeler à tout le monde qu’ils sont encore nombreux à subir cette situation, sans parler du fait que 5% d’entre eux sont tués chaque année, sur le chemin de l’école.

Comment avez-vous choisi ces quatre enfants ? Comment s’est passé le tournage avec eux ?J’ai beaucoup voyagé dans ma vie et aujourd’hui j’ai des amis dans le monde entier. Je les ai prévenus que je cherchais de jeunes enfants confrontés au problème d’accès à l’école et ils m’ont orienté vers ces quatre jeunes personnes au quotidien extraordinaire. Le tournage s’est très bien passé, issus d’un milieu pauvre, ces écoliers ne connaissent pas la télévision et n’ont donc pas eu d’appréhension vis-à-vis de la caméra. J’ai tout fait pour ne pas bouleverser leur quotidien, tout est réel dans ce documentaire, je n’ai fait que les suivre.

Que deviennent-ils depuis le tournage ?Même après le tournage, j’ai continué à les suivre personnellement. Je me suis attaché à eux, je les considère comme mes enfants et j’essaie de les aider. J’ai offert à Samuel (le jeune Indien invalide) un fauteuil roulant ultra sophistiqué, mais il a fini par le démonter pour récupérer les pièces et les intégrer à son ancien fauteuil bricolé. Ces enfants m’ont surpris par leur sympathie et leur maturité, ils ont toutes les qualités pour avoir un avenir brillant.

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