07 Novembre 2013 À 17:31
Malgré le dépôt de bilan imminent de sa maison-mère, Fagor Maroc va poursuivre son activité. Aucun arrêt des opérations commerciales n’est prévu. Selon une source autorisée, l’entreprise prévoit même de maintenir son chiffre d’affaires 2013 au même niveau que celui de 2012, soit 310 millions de DH. Un niveau stable par rapport à la moyenne enregistré depuis 2010, mais en retrait comparé à 2009 (environ 400 millions). La société écoule 300 000 produits sur le marché marocain et revendique une part de marché globale de plus de 22% (en 2011).
Son management reste toutefois conscient de la crise actuelle qui peut coûter très cher à Fagor Electrodomésticos et à ses filiales internationales. « Nous suivons de plus près l’évolution des événements. Notre groupe Fagor Electrodomésticos est certes dans une situation très difficile, mais l’entreprise marocaine continue à opérer de manière très normale, passant les commandes auprès de ses fournisseurs et assurant des livraisons à ses clients », a déclaré au journal « le Matin » la même source. Selon elle, cette situation de crise devra être dépassée. Des négociations sont toujours en cours pour sauver le spécialiste européen de l’électroménager. « Nous avons appris des hauts responsables de Fagor Electrodomésticos que plusieurs options restent envisageables pour sauver le groupe.
De grandes entreprises sont intéressées par son rachat. À défaut de cette solution, le gouvernement espagnol a une issue positive à cette crise. Il doit intervenir pour trouver des fonds et donc maintenir l'outil de production et les emplois », assure notre source. Quoi qu'il en soit, le groupe Fagor, qui appartient à la coopérative basque Mondragon, doit passer ces jours-ci de l’étape de pré-dépôt de bilan au dépôt de bilan, à l’instar de sa filiale française FagorBrandt qui avait annoncé son intention de déposer une cessation de paiements avec placement de l'entreprise sous protection judiciaire. Selon la presse espagnole et française, la mise en redressement judiciaire doit encore permettre à FagorBrandt et à Fagor de poursuivre leur recherche de solutions visant la continuation de leur activité tout en préservant au mieux l'emploi, les intérêts des fournisseurs et des partenaires.
Le 6 novembre, à la sortie du Conseil des ministres français, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a indiqué souhaiter que Paris et Madrid unissent leurs efforts pour trouver des solutions de financement de toutes natures de manière à ce qu’ils puissent sauver le maximum de sites et préserver le plus d'emplois possible, rapporte l'AFP.
La situation reste très compliquée. Après cinq années consécutives de pertes, le groupe Fagor accuse un passif de près d’un milliard d’euros, dont environ 850 millions de dettes. Face à de nombreux impayés, les fournisseurs ont arrêté leurs livraisons. Résultat, les activités industrielles du groupe en Espagne – où il compte cinq sites de production – au Maroc, en Pologne, Italie et en France (où il est propriétaire de la marque Brandt) sont à l’arrêt. Un plan social de 2 700 licenciements a été annoncé ainsi que la fermeture de 8 usines sur 13. Fagor a déjà fermé en septembre dernier son usine de Mohammedia spécialisée dans les réfrigérateurs après 18 ans d’activité. La production des réfrigérateurs dans cette usine représentait entre 15 et 20% du chiffre d’affaires réalisé au Maroc. Le reste était généré par les produits importés d’Espagne, de France et de Pologne et portant sur les 5 segments majeurs de produits de l’entreprise : le froid, le lavage, la cuisson, le petit électroménager et le confort.
Selon notre source, Fagor Maroc c’est aujourd’hui une équipe de 35 personnes entre management, administratifs, managers marketing et commerciaux. Au niveau mondial, Fagor – qui revendique le cinquième rang du marché européen de l'électroménager – employait 5 642 personnes au total à fin juin dernier. Le groupe a besoin d’au moins 120 millions d’euros à court terme pour survivre.