Fête du Trône 2006

«Marocains et Américains partagent les mêmes aspirations à la liberté, à la justice et aux droits de l'Homme»

Un brillant scientifique, doublé d'un businessman réussi, Ahmed Yanouri incarne l'exemple du Marocain qui représente dignement son pays aux Etats-Unis. Dans cet entretien, il nous parle de son parcours et du regard qu"il porte sur les relations entre les deux pays.

Ahmed Yanouri.

22 Novembre 2013 À 20:13

Est-ce qu’on peut avoir une idée sur votre parcours et vos activités aux USA ?Après un doctorat en biologie moléculaire et une expérience en tant qu’enseignant chercheur à l’Université SMU à Dallas, c’est avec beaucoup d’optimisme que j’ai accepté le challenge d’aller vers le secteur privé en tant que directeur adjoint dans une société de biotechnologie spécialisée dans l'ingénierie génétique. Une expérience qui m’a marqué positivement puisqu’elle m’a orienté vers l’entrepreneuriat. Car deux ans après, j’ai décidé de me lancer dans le monde des affaires en montant ma première entreprise «YAGA Medical Co.», spécialisée dans le conseil, le marketing et la vente de matériel de recherche médicale et scientifique.En 1998, cette société a bifurqué vers d'autres secteurs d'activité qui ne sont pas du tout liés au domaine médical, à savoir l’hôtellerie, les supermarchés et les restaurants. Il y a deux ans, j’ai décidé d’investir dans mon pays natal. Je suis sur un projet d'investissement dans l’agroalimentaire qui va générer de nombreux emplois en ouvrant le marché américain aux produits marocains.

Que pensez-vous des échanges commerciaux entre les USA et le Maroc et comment voyez-vous leur avenir ?Les échanges économiques entre le Maroc et les États-Unis sont en constante amélioration depuis 2006, date d’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange (ALE). Or, bien que le déficit commercial ait atteint près de 21,4 milliards de dirhams en défaveur du Maroc, je pense que cet Accord a indéniablement participé, dans des proportions variables, à renforcer le tissu économique du Maroc et à améliorer la compétitivité de certains secteurs. Car, aujourd’hui, quelque 120 entreprises américaines sont implantées au Maroc pour un investissement global de 2,2 milliards de dollars. Ce qui a engendré quelque 100 000 emplois directs et indirects. Cela dit, on reste en deçà du potentiel induit par cet ALE qualifié par le Département d’État américain comme l’un «des ALE les plus complets que Washington a signé avec un pays tiers». Néanmoins, l’embellie ne saurait tarder. Le Maroc compte développer avec les États-Unis une vision stratégique de l'ALE pour augmenter le flux des exportations nationales à 3 milliards de dollars et drainer un milliard de dollars d'investissements à l'horizon 2016. Aussi, le «Dialogue stratégique entre le Maroc et les États-Unis», lancé en septembre dernier et qui reprendra incessamment, sera un autre jalon pour renforcer les relations bilatérales, notamment économiques. Aussi, les deux parties marocaine et américaine ont convenu de soutenir un engagement concret et élargi entre les secteurs privés des deux pays et d'accroitre les investissements et les échanges commerciaux. Donc, «Yes, we can».

Dans quelle mesure la visite qu’effectue le Souverain aux USA permettra-t-elle de renforcer les relations entre les deux pays ?Il faut savoir que le Maroc et les États-Unis ont toujours été, l’un pour l’autre, des alliés stratégiques et des partenaires privilégiés. Dans ce sens, ils partagent les mêmes aspirations à la liberté, à la justice, aux droits de l'Homme, à l'État de droit, au dialogue culturel et aux pratiques démocratiques. Je pense que la rencontre à Washington, le 22 novembre, entre S.M. le Roi Mohammed VI et le Président Barack Obama témoigne de cette amitié séculaire qui lie les deux pays. Est-il besoin de rappeler que le Maroc avait été le premier pays à reconnaitre l'indépendance de la jeune République américaine en 1777 ? Lors de cette visite, S.M. le Roi Mohammed VI, qui avait été reçu à Washington par les prédécesseurs d’Obama, George W. Bush et Bill Clinton, respectivement en 2002 et 2000, consolidera cette amitié jamais interrompue et qui se renforce d’année en année. Ce sera surtout l’occasion de conforter l’étroite collaboration entre les deux partenaires en matière de promotion du développement économique au Moyen-Orient et en Afrique, mais aussi de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Je suppose aussi que l’administration Obama profitera de l’occasion pour renouveler son soutien aux réformes démocratiques, sociales et économiques enregistrées au Maroc.

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